L’injustice de la guerre. La guerre de l’injustice. ♥♥♥½
Franklin a dit « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux ». La guerre à la terreur des années 2000 lui a une fois de plus donné raison ; on empiète sur les libertés individuelles au nom de la sécurité et 13 ans plus tard, nous avons perdu un peu de liberté pour être encore moins en sécurité. Peut-être que nos gouvernements auraient dû avoir cette phrase en tête avant de se lancer dans les guerres asymétriques des années 2000…
On a beau nous faire croire que les guerres en Irak et en Afghanistan arrivent à leur terme, les injustices qui en ont découlé, elles, ne seront jamais réparées. La guerre, c’est une saloperie. Parlez-en à Adil Charkaoui et ses 4 acolytes du percutant The Secret Trial 5 qui présente les dommages collatéraux de la guerre à la terreur post-11 septembre. Le gouvernement canadien a ainsi détenu sans accusation ou preuve 5 prisonniers durant plusieurs années. Aucun d’entre eux n’a reçu d’accusation ou n’avait de preuves contre eux. Pour eux, la guerre pour la liberté les mena à des années d’emprisonnement sans procès et à être, une fois libre, scruté à la loupe par le gouvernement via un système de GPS quand les agents ne débarquent pas pour faire des fouilles arbitraires des domiciles des heures durant, sans explication ni raison.
Le portrait est brutal, touchant et poignant. Ces informations ont été mille fois répétées par les groupes activistes et soulevés périodiquement par les médias. Toutefois, le constat est lancé au visage avec rigueur, sans amertume ou surenchère, simplement en présentant une fois de plus les faits indéfendables. Les prisonniers, leurs proches, leurs avocats ou les activistes, tous sont passés au crible. Tous nous rappellent que les libertés individuelles ne valent plus grand-chose face à la « sécurité » collective. Mieux vaut avoir 10 innocents en prison plutôt que d’avoir un coupable en liberté. De l’autre côté, ce sont les politiciens, les avocats, qui ont menti, camouflé l’absence de faits sur les prisonniers pour garder la population dans un état de peur qui leur servait bien, surtout la peur d’une religion : l’Islam.
Le constat est renversant. Des vies ont été brisées, amputées, nom seulement sans aucune reconnaissance de l’erreur ou compensation, mais sans aucun résultat. Nous avons non seulement agis honteusement, et tout ça pour finalement empirer la situation. Ces hommes et leur entourage ont un courage incroyable que le film présente de façon honnête et marquante. Une belle réussite.
