Le remake de The Search, le classique de Fred Zinnemann, signé cette fois par Michel Hazanavicius, est une surprenante réussite. ♥♥♥♥
Nous avions le droit d’avoir des doutes sur ce film. Dans un premier temps, parce que Hazanavicius nous avait, avec les deux OSS117 et The Artist, habitué à la comédie, ce n’est pas tous les réalisateurs qui réussissent à exceller dans plus d’un genre et deuxièmement, parce que le seul véritable remake d’un film de Zinnemann à avoir été réalisé n’avait pas été une réussite (The Day of the Jackal était devenu The Jackal réalisé Michael Caton-Jones). Ici, on est plus dans la réinterprétation d’un thème commun que d’un véritable remake.
Chez Hazanavicius, la période post-deuxième guerre mondial devient l’invasion de la Tchétchénie par l’armée russe à la fin des années quatre-vingt-dix. La pertinence de parler de la seconde guerre de Tchétchénie aujourd’hui, avec le conflit Ukrénio-Russe, est flagrante, surtout quand l’on rappel au spectateur que déjà Vladimir Poutine était au centre du conflit. Mais le principal ajout que Hazanavicius fait au film de Zinnemann, à l’histoire du chercheur et du recherché qui donnent leur quête au titre, il nous raconte l’histoire d’un troisième parcours, celui de Kolia l’un des militaires qui sera au cœur de la séparation des deux être.
Par ce parcours, Hazanavicius nous montre comment un guitariste amateur arrêté pour possession de drogue va devenir, un fois dans le main de l’état, un machine à tuer. C’est en comparaison avec le film original et un conflit comme la seconde guerre mondiale avec une guerre plus moderne, comme la guerre de Tchétchénie, que l’on s’aperçoit que ce qui a le plus changé est dans la pratique de l’art de la guerre, c’est la perte complète de repère de la jeunesse militaire. Le premier plan du film, tourné avec une caméra amateur, nous montre un groupe de soldat Russe décimer une famille tchétchène comme cela n’était qu’on jeu, ils rigolent autour des cadavres comme si c’était une activité de plaisance et de divertissement. Plus tard dans le film, Kolia tue son premier civil, d’abord un peu abasourdit par l’émotion, mais ces compagnons d’arme, lui organise une beuverie pour marquer l’événement, un peu comme si cela était un passage important dans la vie du soldat, une étape qui vaut la peine de faire une réjouissance.
De cette famille décimée du premier plan, trois membres survivront, empruntant des chemins différents, ils passeront le film à essayer de se réunir. Gravite autour d’eux, Carole, une représentante de l’union européenne et Helen, la dirigeante d’un organiste humanitaire qui tente d’encadrer les orphelins du conflit. L’entrelacement des histoires n’heurte jamais le spectateur, on sent aussi à l’aise Hazanavicius de le drame et le film choral qu’il l’avait été dans la comédie.