Formel, maitrisé et froid, The Chambermaid Lynn provoque malaises et sourires, mais ennuie profondément ♥ ♥ ♥
Adapté du roman La Femme de Chambre de l’écrivain allemand Markus Orths, The Chambermaid Lynn raconte l’histoire de Lynn, jeune femme trouble, obsessive, maniaque la propreté. Elle a une relation sans passion avec patron, n’est pas particulièrement proche de sa mère et raconte un peu n’importe quoi a son psychologue qu’elle rencontre à toutes les semaines. Elle développe la manie de se coucher sous les lits des clients, c’est ainsi qu’elle fait la connaissance de Chiara, une prostituée spécialiste du sadomasochisme. Lynn en tombera amoureuse. Les deux se voient régulièrement.
La réalisation de Ingo Haeb a quelques choses de très formelle. Tout est délimité, dans le temps et dans l’espace, des plans courts, saccadés, montés de façon organisé. Les couleurs sont claires, vives, chaque choses à leur place. Les obsessions de Lynn transparence dans la mise en scène, Ingo Haeb réalisé son film comme Lynn même sa vie. Cela fait de The Chambermaid Lynn, un belle objet filmique, maitrisé, nous sentons à chaque plan la présence du réalisateur. C’est justement là le problème, l’ensemble est lise, trop hermétique, il n’y a pas de porte d’entrer pour le spectateur, quand Lynn s’ouvre au monde au contact de Chiara, la réalisation elle garde le cap. À trop vouloir être formel, on oublie l’émotivité et on ennui profondément le spectateur. L’ennui au cinéma n’est pas toujours une mauvaise chose, bien au contraire, cela crée des malaises parfois pour le bien d’une œuvre. Ici, jusqu’à un certain point, il nous fait comprendre l’espèce de sentiment monotone de l’existence de Lynn.
Je m’en voudrais de passer sous le silence l’extraordinaire talent de la comédienne centrale, Vicky Krieps. Si la mise en scène est hermétique, son jeu est ouvert, splendide. Nous acceptons la rigidité de l’ensemble pour la voir elle. Présenté en complétion officielle au FFM, elle devient la première véritable candidate au prix d’interprétation, plaçant la barre assez haute.