Slash : comiccon érotique

Slash

En sélection officielle au SXSW 2016, Slash raconte le récit de deux adolescents qui entrent dans le monde « adulte » par le biais de l’écriture fanfiction pornographique. ♥♥½

« Les sœurs Brontë ont écrit de la fanfiction » réclament les héros du film Slash réalisé par le cinéaste américain Clay Liford, un portrait subversif de ceux qui écrivent des histoires érotiques non autorisées sur leurs personnages fictifs préférés. Par contre, les sœurs Anne, Emily et Charlotte ont probablement apporté plus d’originalité et de contenu à leurs contes contrairement au scénariste de cette comédie dramatique, dont les fantasmes sont parfois adoptés dans un style film-dans-un-film. Slash aurait dû davantage exploiter son sujet qui avait pourtant beaucoup de potentiel au départ, mais le réalisateur rate des occasions d’ajouter une bonne dose d’humour et d’effervescence dans ce long métrage sincère, mais monotone. Les amateurs de fanfiction apprécieront cette attention particulière, mais la plupart aurait probablement préféré un récit plus impliqué dans son contexte de genre et sexualité.

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                                     Crédit photo: Festival International de films de Fantasia

Michael Johnston est Neil, un jeune introverti qui passe ses heures après l’école seul dans sa chambre à inventer des aventures grivoises sur Vanguard, le héros d’une série de science-fiction qu’il adore. Il n’a aucune idée que sa camarade de classe, plus socialement habile et plus âgée, Julia (Hannah Marks) partage son passe-temps pour l’écriture de fanfiction érotique. Cette dernière lui fait découvrir « The Rabbit Hole », un forum en ligne pour des histoires à caractères érotiques.

Into the « The Rabbit Hole »

« Tu es tellement refoulé, tes trucs doivent être bons », déclare Julia à Neil, alors que sa logique est plutôt discutable, elle et le film décident que ses histoires sont des œuvres d’érotisme de grande qualité. Tant et si bien que Neil est bientôt en compétition contre Julia pour une lecture de « slash fiction » lors d’un rassemblement dans un ComicCon privé organisé par un éditeur (Michael Ian Black) qui (ne sachant pas que Neil est mineur) espère engager dans des relations sexuelles avec le jeune homme visiblement confus.

Le personnage de Hannah Marks est vivant et intimidant à la fois avec un côté elfe qui lui donne tout son charme, mais la performance endormie de Johnston crée à peine l’étincelle que le long métrage veut ventiler auprès du spectateur. Les questions sur la sexualité de l’adolescent n’intriguent pas autant qu’ils le devraient : bien que ses histoires suggèrent une curiosité panasexuel, Neil lui-même semble très peu engagé, et la réalisation plutôt molle prévienne les scènes de rapprochements avec « la fille de ses rêves » et l’éditeur de générer beaucoup d’exaltation.

En d’autres termes, Slash n’est pas aussi attrayant que les contes érotiques de ses protagonistes.

*Slash sera présenté le 28 juillet à 13h à la salle J.A. De Sève.

Cette critique a été écrite dans le cadre du Festival International de films de Fantasia.

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1 Comment

  1. The criticism that a movie about children isn’t sexy enough is creepy. Seriously.

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