Premier film du duo Stanwyck-MacMurray, développant une chimie magique que l’on retrouvera plus tard dans Double Indemnity de Billy Wilder et There’s Always Tomorrow de Douglas Sirk. Le film est scénarisé par Preston Sturges, son dernier film à titre de scénariste avant de passer à la réalisation, et réalisé par un «petit maitre» de la comédie américaine, Mitchell Leisen.
À quelques jours de Noël, Lee Leander (Barbara Stanwyck) vole un bracelet dans une bijouterie. Leur de son procès, l’avocat de la partie adverse, John Sargent (Fred MacMurray) l’a prend en pitié et avec l’aide d’un étrange type, Fat Mike, il s’arrange pour la caution de Leander soit payée ce lui éviterait de passer la période des fêtes derrières les barreaux. Par bonté, Sargent offre même à la kleptomane de la reconduire dans l’état voisin pour qu’elle puise fêter la Noël avec sa famille.
Arrivés à destination, Sargent comprend que Leander est loin d’être la bienvenu et lui propose de le suivre dans sa propre famille. Ils passeront les fêtes ensemble et tomberont en amour l’un avec l’autre. Ce qui compliquera la reprise du procès qui les oppose.
Leisen est se qu’on pourrait facilement qualifier de petit maitre, technicien remarquable du cinéma, mais qui avec quarantaine de film à son actif n’a jamais réussit à réellement se démarquer et ce malgré quelques classiques. Outre Midnight, chef-d’œuvre indémodable de la comédie romantique à l’américaine, ses deux films les plus connus aujourd’hui sont sans conteste celui-ci et Easy Living, Ces deux films ont un point commun, ils sont scénarisés pour l’un des véritables génies de la comédie américaine, Preston Sturges. Parmi les autres films célèbres de Liesen notons également Death Take Vacation, qui fut l’objet d’un remake avec Brad Pitt et Anthony Hopkins, Meet Joe Black, To Each His Own, qui permit à Olivia de Havilland de remporter le premier de ces deux Oscars et The Mating Season qui remporta un prix au Festival du film de Berlin.
Remenber the Night est le dernier scénario de Preston Sturges avant que ce dernier ne passe à la réalisation. C’est la deuxième collaboration entre le scénariste et Leisen après le formidable Easy Living, mais cette fois-ci, Leisen prit ses distance face au scénario de Sturges, modifiant et coupant certaine scène. Selon Jeremy Arnold, ces changements auraient fortement déplu à Sturges, ce qui l’aurait poussé à la réalisation.
Le film n’est pas la plus grand réussite de Leisen, ni de Sturges, mais il a un charme indéniable, dû entre autres à quelques trouvailles scénaristiques et à une distribution impeccable. Le film contient certains des éléments qui seront au centre du l’œuvre future de Sturges, critique parodique des institutions (une splendide scène de procès, le tribunal improvisé d’un juge de province) et la rapport entre les classes de la société et l’hypocrisie sociale (Sargent, accompagné de la kleptomane, rencontre le juge dans un restaurant chic). Le génie de Sturges transparait dès les premières scènes du film: après s’être fait arrêter, Lee suppit son procès, son avocat (Willard Robertson, grand acteur hollywoodien, spécialiste des seconds rôles qui apparut dans plus de 150 films), dans diarrhée verbale jubilatoire, fait des pieds et des mains pour libérer sa cliente au plus vite, ce qui lui permettrait d’aller finir ses achats de Noël.