Le passé

Passage réussi de Téhéran à Paris pour le grand réalisateur d’Une Séparation 

Après plusieurs années de séparation, Ahmad débarque à Paris depuis Téhéran afin de régulariser son divorce d’avec Marie. En sus de cette triste fin de couple, il va découvrir les relations explosives entre Marie et sa fille aînée, Marie et le fiston de son nouveau compagnon… Sorte d’observateur-arbitre-psychologue sauvage venu de l’extérieur (peut-être la position du cinéaste regardant la vie en France), Ahmad va tenter d’apaiser cette chaîne volcanique de conflits en en déroulant la pelote des causes.

 

Il est toujours délicat de bien juger ou analyser un film d’Asghar Farhadi à chaud car ce sont en général des films qui vous suivent longtemps, qui vous accompagnent des jours durant… pour vous montrer combien l’intensité de ses histoires vient vous chercher au plus profond.

Est-ce sa mise en scène ou ses personnages ? A moins que cela soit son scénario à tiroir…brillant!

 

Le Passe aka The Past film still

 

A l’instar d’Une Séparation, Le passé brouille les pistes dans sa première heure (les retrouvailles de deux ex) pour laisser progressivement apparaitre l’intrigue principale, enfouie, enterrée…comme sale. Il y a d’ailleurs dans Le passé un rapport important à la tristesse, à la saleté. Marie vit dans un lieu simple et qui parait assez pauvre, il pleut la plupart du temps…Quant à son nouvel amant, il travaille lui dans une laverie…

Les personnages de Farhadi sont ici interprétés par des comédiens, comme toujours, en grâce : Berenice Bejo irradie de tout son talent. Prix d’interprétation à Cannes, elle livre une prestation saisissante montrant qu’elle tourne peu, mais qu’elle sélectionne bien. A des kilomètres de The Artist, elle montre une facette de son jeu qu’on a rarement vu.

Maintenant se pose la question du choix du jury de Cannes de décerner la palme à Adèle plutôt qu’au Passé…Le premier est le portrait d’une histoire d’amour…Le second est une représentation intérieure de nos actes et de leurs conséquences…Faradhi réussissant toujours à nous faire ressentir les émotions au plus proche de ses personnages….(cf A propos d’Elly ou Une séparation (ours d’or et oscars du meilleur film étranger). Encore une fois un grand film !

Un film d’Asghar Farhadi avec Bérénice Bejo, Tahar Rahim, Ali Mosaffa et Pauline Burlet
Drame – France – 2h10 – Sortie le 31 Janvier 2014 au Québec

 

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