OSCARS 2016: Côté cour(t), fiction!

Voici les cinq courts métrages de fiction en lice aux OSCARS 2016, le 28 février prochain. Une belle sélections de films très humains, dans lesquelles la réflexion se pose souvent sur la communication, sur les différences, la religion, la guerre, la famille. Mais c’est toujours dans le rapport à l’Autre que ces films posent leur regard.

Oscars 2016: Les courts métrages finalistes

 

 

 

AVE MARIA de Basil Khalil

Ave-MariaRaconté de manière humoristique, ce court métrage propose une rencontre forcée entre une famille arabe et les sœurs d’une église catholique. Après un accident de voiture qui a détruit la statue de Marie qui ornait la devanture de l’église, la famille demande de l’aide aux sœurs pour qu’ils puissent s’en retourner. Ce qui rend ce film drôle est la confrontation entre les contraintes des deux religions. Ces restrictions devront être toutefois transgressées pour venir en aide aux autres, venir en aide à l’Autre. Le film souligne le ridicule que peuvent avoir certaines contraintes religieuse et amène à une légère réflexion sur l’entraide, au delà de toutes différences.

 

 

 

 

SHOK de Jamie Donoughue

ShokÀ la vue d’une vieille bicyclette au milieu de la rue, Petrit est envahit par des souvenirs troubles de son enfance. Au beau milieu de l’invasion militaire Serbe au Kosovo, le jeune Petrit fait soi-disant des «affaires avec les soldats serbes». Dans leur dernière rencontre d’«affaires» avec les soldats serbes, ils se font taxer le vélo d’Oki. Son ami Oki lui fait rapidement réaliser qu’il agit en traitre face  à son propre peuple, les Albanais, mais il est déjà trop tard. Petrit perd son amitié avec Oki. Pendant l’intimidation violente d’un barage de serbes, Petrit prends le blâme pour Oki d’avoir avec lui des livres Alabanais en territoire «Serbe». Il le fait pour récupérer leur amitié. Mais la situation dégénère et après les avoir menacés et terrorisés, les soldats obligent Oki et la famille du jeune Petrit à quitter le pays, et de ne jamais se retourner. Mais le jeune Oki se retourne pour observer le jeune serbe qui possède maintenant sa bicyclette et se fait tirer une balle dans la tête. C’est seulement en 2008 que le Kosovo obtient son indépendance. La guerre entre les pays régions, qui aura durée plus d’an an, est le point culminant des relations tendues entre les deux pays. Et dans le contexte actuelle international où des millions de familles syriennes doivent quitter leur pays à cause de la guerre civile, le film SHOK a certainement une résonance énorme et souligne l’animalité que peuvent avoir les hommes envers les hommes.

EVERY THING WILL BE OKAY (ALLES WIRD GUT) de Patrick Vollrath

Ales_Wird_GutUne histoire bien triste que ce père, désespéré, qui kidnappe sa fille pour l’emmener dans un autre pays. Le destin en veut autrement. Le vol est retardé, ce qui permet à la jeune fille de faire un appel à sa mère au beau milieu de la nuit. Le plus triste dans cette histoire c’est que la jeune fille est constamment gardée dans l’ignorance. On lui demande de se taire, de ne pas poser de question et on est violent verbalement avec elle. Voilà une histoire qui représente de trop nombreuses familles dont le couple, après une rupture, est incapable d’entretenir une relation fonctionnelle basée sur la communication. Un histoire dans laquelle un parent croit qu’il retrouvera le bonheur seulement lorsqu’il «possèdera» l’enfant à lui seul.

 

STUTTERER de Benjamin Cleary

StuttererCe court métrage possède une puissance émotive énorme et c’est probablement sa narration qui en fait un aussi bon film. Greenwood a un trouble du langage qui le restreint énormément dans sa communication avec autrui. Il est capable de sortir quelques mots mais il ne peut faire de phrases complètes et le stress l’empêche de répondre rapidement. Il passe donc la majorité de ses soirées chez lui, apprenant le langage des signes. Par ailleurs, il entretient une conversation depuis six mois déjà avec une fille sur internet et celle-ci, étant de passage à Londres, lui propose une rencontre. Mais il sait que son trouble causera problème. Il accepte finalement et juste avant de la rencontrer, il découvre qu’elle utilise elle- aussi le langage des signes. Ce qui pourrait paraitre comme une fin «quétaine» laisse plutôt un sentiment de joie intense, de satisfaction. Pendant l’histoire, nous avons accès, comme spectateur, à l’intérieur du personnage. Ses pensées, son amour pour la littérature et la musique, son amour des mots, etc, tout nous est offert sur une superbe voix off. Et bien sûr, son énorme désir de communication est constamment brimé. La fin est comme une justice. La différence devient ici la porte de l’amour.

 

DAY ONE de Henry Hughes

Day_OneFeda, la nouvelle traductrice des soldats qui parcourent un pays arabe en est à sa première journée. D’abord témoin d’une personne ayant roulé sur une mine, elle se retrouve ensuite dans la maison d’une famille où elle doit jouer le rôle du médecin pour aider une femme à mettre son enfant au monde. Comme dans AVE MARIA, abordé précédemment, les contraintes religieuses sont des entraves à l’histoire. Chacun doit faire abstraction de ces contraintes pour jouer le rôle qu’ils doivent jouer. Mais l’accouchement se termine mal et la mère meurt. Ce n’était que le premier jour.

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