Oscars 2015.

Birdman gagne, mais Michael Keaton perd, Whiplash et Grand Budapest Hotel font mieux que ce que l’on prédisait et Boyhood est le joueur malheureux de cette 87e cérémonie des Oscars.

Ce n’est pas sans tumulte que c’est préparé la présente cérémonie des Academy Awards. Plus qu’à l’habitude, nous avons vu ici et là des entrevues avec des membres de l’académie parler de leur vision des futures lauréats. Hollywood Reporter a même publié une série d’articles intitulée Brutally Honest Oscar dans laquelle nous lisons qu’un membre votant de l’académie avouait avoir fait son choix pour Robert Duvall dans The Judge parce que «I went to school with Bobby Duvall at the Neighborhood Playhouse and I voted for him.» Un autre disait «I voted for [The Judge‘s] Robert Duvall because I don’t believe that this will happen for him again.» Une membre quand à elle expliquait avoir voté pour J.K. Simmons dans Whiplash  «because he was great in the movie — and because he was in 5,000 episodes of Law & Order. In other words, he’s been acting forever, I’ve seen enough of his work to know he is a journeyman, and I’m happy to be able to recognize».  Depuis Tony Curtis qui avouait publiquement en 2004 avoir voté pour n’importe quoi sauf pour Brokeback Mountain, révélant au grand jour que malheureusement, souvent les raisons extrafilmiques pour remporter un prix sont plus nombreuses que les qualités de réel des œuvres en question, les campagnes de Oscar Bashing se multiplient. Malgré toutes les controverse les oscars restent encore l’événement cinématographique de l’année. Les séances de rattrapage pré-Oscar sont encore légion et le gala obtient parmi les meilleurs cote d’écoute télévisuelle.

L’animation du gala retient souvent beaucoup plus l’attention que les prix comme tel. Cette année, ce fut Neil Patrick Harris qui a assumé cette lourde tâche. Et malheureusement, il n’a pas été à la hauteur des attentes. Après un solide numéro d’ouverture, il a enchaîné avec une série de running gags sur ses prédictions pré-oscars, un gag qui n’a jamais levé qui n’a pas vraiment eu de punch finale. À un autre moment, il est intervenu après le discours d’une productrice (Dana Perry, productrice de Crisis Hotline: Veterans Press 1, Meilleur Court-métrage Documentaire) qui parlait du suicide de son fils en commentant la tenue hideuse de celle-ci. Le numéro qui a peut-être le mieux marché est celui où, parodiant Michael Keaton dans Birdman, il déambule en sous-vêtement croisant sur sa route  reprenant son rôle de Whiplash.

Dans les moments forts de la soirée, s’il faut en trouver trois, il y a sans aucun doute Patricia Arquette qui a fermement critiqué le fait qu’en 2015 l’inégalité toujours existante en homme et femme, un moment ovationné par Shirley MacLaine et Meryl Streep; Meryl Streep qui a présenté le segment Hommage aux disparus avec beaucoup d’émotion, elle qui a perdu un réalisateur important dans sa carrière, Mike Nichols, décédé en novembre dernier (rappelons que Nichols avait dirigé Streep à 4 reprises dont deux fois dans des films qui lui avait permise d’obtenir des nominations aux Oscars (Silkwood en 1983 et Postcards from the Edge en 1990)); et finalement Lady Gaga qui a célébré de magnifique manière les cinquante ans de The Sound of Music, un numéro fini avec l’arrivé sur scène de Julie Andrews toujours aussi resplendissante à 79 ans.

Coté prix, la soirée fut divisé entre Birdman, Whiplash et Grand Budapest Hotel. Le plus grand perdant parmi les favoris est sans aucun doute Boyhood qui, riche de quelques Golden Globes et de la bénédiction présidentielle, ne repart qu’avec une statuette, celle de la meilleure actrice dans un rôle de soutient, remise à Patricia Arquette. Whiplash, le film cendrillon de l’année, fini avec trois statuettes donc celle du meilleur acteur dans un rôle de soutient remise à J.K. Simmons. Grand Budapest Hotel repart avec 4 prix «techniques», donnant à la légendaire Milena Canonero son 4e oscar dans la catégorie de la conception des costumes. Même si Michael Keaton repart bredouille, Birdman est le grand gagnant de la soirée, remportant le prix de la réalisation, de la direction photo, du scénario et finalement, et non le moindre, celui du meilleur film. Dans le film Savage Grace, sorti en 2007, Eddie Redmayne avait droit, dans ce qui était l’un des ses premiers premier rôle, à Julianne Moore comme partenaire. Huit ans plus tard, Julianne Moore et Eddie Redmayne reportent leur premier Oscar la même année, Après les Bafta, les Golden Globes, et les Screen Actors Guild Awards, l'acteur britannique a obtenu l'oscar du meilleur acteur.M. Redmayne sacré meilleur acteur pour son interprétation de Stephen Hawking dans The Theory of Everything (Redmayne fut en fin de soirée, un véritaible rafraîchissement de le voir si heureux et excité de remporter son prix) et Julianne Moore qui en était à sa 5e nomination, remporte l’oscar de la meilleure actrice. Grosse année pour Mme Moore qui remporte un Oscar et un prix d’interprétation à Cannes la même année pour deux films différents, pour Maps to the Stars de David Cronenberg à Cannes et pour Still Alice à Hollywood, un exploit inédit.

Parmi les autres gagnants, The Imitation Game, qui du haut de ses 8 nominations n’est reparti qu’avec le prix du Meilleur Scénario Adapté, Citizen Four remporte le prix du meilleur Documentaire face à  Finding Vivian Maier, l’un des chouchous de la rédaction de Cinémaniak l’an dernier). Les studios Disney et leur Big Hero 6 repartent avec l’Oscar du Meilleur film d’animation. Et finalement, face au gagnant des Golden Globes (Leviathan) et du césarisé (Timbuktu), c’est Ida qui a remporté la récompense du meilleur film en langue étrangère. 

 

 

 

Laurent

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