Quatrième long-métrage de Burr Steers, réalisateur connu pour ses comédies et drames adolescents dont 17 ans encore avec Zac Efron, Orgueil et Préjugés et Zombies est à la fois une nouvelle adaptation du roman de Jane Austen et une comédie fantastique avec des morts-vivants. ♥½
Un concept loufoque pour un pari très risqué. Le film pouvant facilement basculer dans le grotesque si la rupture de ton n’est pas habilement maitrisée. Tout le film repose sur l’opposition singulière entre la haute société anglaise du 19ème siècle à la fois prude et raffinée et une invasion de morts-vivants à grande échelle. Une invasion qui s’est produite des années auparavant et à laquelle les protagonistes sont habitués et par ailleurs entrainés à combattre. Au milieu de ces combats se déroule l’intrigue du roman de Jane Austen, à savoir l’histoire d’Elizabeth Bennet, jeune femme tiraillée par son affection pour deux hommes rivaux qui la courtisent.
La dimension fantastique est bien souvent mise de côté et par ailleurs assez mal gérée. Le genre est en effet greffé maladroitement à l’histoire et semble mettre mal à l’aise son réalisateur visiblement peu habitué à filmer l’action. L’ajout hautement improbable de zombies à cette nouvelle adaptation du roman de Jane Austen est très probablement une démarche purement commerciale. Les morts-vivants ayant ces derniers temps le vent en poupe grâce à la série Walking Dead et à des succès au cinéma comme World War Z. Mais pour filmer les zombies, il faut comprendre un minimum le genre, connaître ses classiques et ne pas uniquement s’en servir comme simple de toile de fond.
En réalité, les seules qualités de long-métrage résident dans ce qui reste du roman de Jane Austen, à savoir l’histoire universelle et intemporelle du trio amoureux. L’alchimie fonctionne en effet plutôt bien entre les trois talentueux acteurs : Lily James, Jack Huston et Sam Riley. Mention spéciale à ce dernier, excellent acteur anglais révélé en 2007 par le sublime Control où il endossait le rôle de Ian Curtis, le chanteur de Joy Division.
Reste un film curieux, déséquilibré et au rythme trop lancinant. La faute à un concept trop improbable, une absence totale de point de vue et à une mise en scène trop plate pour insuffler un réel souffle à l’ensemble.
Auteur: Benjamin Sivignon