Dans ce premier long métrage de fiction, le réalisateur français Fabrice Camoin transpose le roman Dix heures et demie du soir en été de Marguerite Dugas au grand écran. ♥♥♥
Un violent orage bloque Maria et sa famille sur la route des vacances. Ils se réfugient dans une petite ville, près de la frontière espagnole, où la police recherche un homme qui vient de tuer sa femme et son amant. En pleine nuit, Maria se retrouve par hasard face au meurtrier. Croyant échapper à ses propres démons, elle décide de s’enfuir avec lui.
Outre l’exploration d’un amour impossible entre un prolétaire d’origine arabe et une bourgeoise française présentée dans cette œuvre fiction, on retrouve une dimension politique intéressante dans le film de Fabrice Camoin (toujours très actuelle dans notre société moderne, mais un peu trop subtile dans son interprétation car placée en arrière-plan)
Des performances remarquables
Le duo entre l’alcoolique Maria (Marina Foïs) et le meurtrier (Sami Bouajila) est notable en terme d’émotion, mais assez peu développé dans la nature sociopolitique que le film veut conscientiser auprès du spectateur. Cette relation plutôt ambigüe est d’ailleurs trop peu ressentie : Le film aurait d’ailleurs davantage gagné en sensation s’il avait exploité cet attachement qu’a le personnage de Maria envers le recherché.
Parallèlement à l’arc narratif du film, on suit le parcours de la famille de Maria et d’un détective d’origine espagnole à la recherche des fugitifs. Ce récit de nature secondaire et inintéressant alourdit l’intrigue principale et nuit à la dynamique de l’œuvre, et ce, malgré ses 80 minutes.
Ceci étant dit, le premier film du cinéaste français est bien appuyé par les performances de ses interprètes, mais faillit dans le développement de ces relations entre les personnages, ce qui aurait renforcé l’aspect passionnel de l’œuvre chez le grand public.
Un film simple et accessible pour tous, mais qui manque le bateau dans son étendue sociopolitique.
Auteur: Justin Charbonneau