Little Women [Les Quatre Filles du docteur March]

Des quatre versions cinématographiques tirées du célèbre roman de Louisa May Alcott, Little Women, celle qu’a réalisée Mervyn LeRoy est de loin la plus charmante et attachante.

La MGM fut grandement surprise du succès considérable qu’avait eu, en 1944, le film de Vincente Minnelli Meet Me in St. Louis. Le studio voulu surfer sur cette vague nostalgique historico-famillial, le roman Louisa May Alcott répondait aux critères recherchés : une famille unie (quatre filles, un père, un mère), une histoire encré dans le passé de l’Amérique (exaltation d’une exposition universelle, fait ici place à la Guerre de Sécession), toujours une vision touchante du passé et une idéalisation de la période historique. Le studio réuni une partie de la distribution du film de Minnelli: Mary Astor et Leon Armes font encore figure parental, Harry Davenport laisse tomber le costume du grand-père pour celui d’un médecin et Margaret O’Brien, qui avait la révélation du film de 1944, endosse à nouveau le rôle de la benjamine de la famille.

Dans l’Amérique en guerre, les quatre filles du docteur March vivent de privation, leur père est parti à la guerre et leur mère fait du bénévolat chez les déshérités de leur village. Jo rêve de littérature et de l’Europe, Amy, de luxe et de beau vêtement, Beth, qui à la santé fragile, rêve de musique et Meg, l’ainée, fait figure maternelle en l’absence de la mère. Lors d’un Noël, elles font la connaissance du petit fils de leur voisin, Laurie. Ce dernier se liera d’amitié avec la tribu March, en particulier avec Jo, avec qui il partage le plus d’affinité. Lors du mariage de Meg, Laurie fait la grande demande à Jo. Elle refuse, s’enfuit à New York et y fera la rencontre du Professeur Bhaer, un intellectuel d’origine allemande.

Des différentes adaptations, celle-ci est la plus fidèle au roman. Peut-être pas dans au niveau de l’intrigue en tant que telle, mais au plutôt niveau de l’atmosphère. La direction photo de Robert H. Planck et Charles Edgar Schoenbaum, aidée par la technicolor de l’époque donnant un coté très pictural à l’image, est splendide.  Nous sommes quelque part entre l’esprit des peintures de Frederic Remington et de celles de Winslow Homer, bref on est dans l’esprit des peintres américain du 19e siècle, l’époque du roman. Le film avait d’ailleurs retenu l’attention de l’Académie dans deux catégories, meilleure direction photo et meilleur «set-decoration», remportant la précieuse statuette dans cette deuxième catégorie.

La distribution est presque parfaite, Katherine Hepburn qui interprétait Jo dans la version de 1933, semblait avoir donné l’interprétation définitive du personnage, pourtant, June Allyson a un petit quelques choses de plus, une légèreté, une insouciance, un désinvolture, elle semble née pour se rôle. Idem pour Peter Lawford qui éclipse tous les autres interprètes de Laurie. Le seul bémol est la choix de Margaret O’brien pour le rôle de Beth, elle est trop jeune pour le rôle, mais le studio, voulant profiter au maximum du coté attachant qu’elle avait su donner dans le film de Minnelli, ferma un peu les yeux. Fort heureusement, cela ne nuit pas à l’ensemble.

Mervyn LeRoy qui, à défaut d’avoir été un grand réalisateur, était pourtant un habille technicien et metteur en scène. S’il avait une bonne histoire, il était capable de faire des miracles. Ce n’était pas son plus grand chef-d’œuvre, Little Caesar, Gold Diggers of 1933 et I Am a Fugitive from a Chain Gang font plus belles figures, cependant, c’était peut-être son film le plus personnel, lui qui connut avec le célèbre tremblement de terre de San Francisco de 1904 des épreuves familiales s’apparentant à ceux des March.

Laurent

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