Le cinéma au Québec va mal!
Certes, ma déclaration n’est une surprise pour personne, mais avec un œil extérieur, il est affligeant de voir autant de désaffection des Québécois envers le cinéma.
Il y a quelques semaines, Spielberg annonçait de manière détournée la fin du cinéma à l’état actuel…Cela paraît aujourd’hui plus vrai que nature.
Que le taux de remplissage des salles au Québec soit de 14% m’attriste grandement….et je ne veux pas par là jeter la pierre aux artisans du cinéma, distributeurs ou intermédiaires tels que moi, impliqués dans le processus…
Je pense tout simplement que le cinéma est en profonde mutation et qu’il faudrait véritablement prendre le train en route…
Hier soir écoutant deux jeunes dans une file du Starcité, j’entendais leur review des films vus en 2013 : 5 pour l’un, 2 pour l’autre et uniquement de grosses productions hollywoodiennes dans un cinéma qui ne proposait certes que des films en langue de Shakespeare. Triste!
A la fois car ces jeunes devaient sans doute manger directement ce que l’exploitant de salle leur donnait mais également parce qu’ils ne faisaient pas l’effort de chercher autre chose que le grand spectacle.
Car il semble être un effort de trouver une offre moins commerciale au Québec.
Certes, il existe des cinémas d’arts et d’essai, l’Excentris, le cinéma du parc et le Beaubien à Montréal, Le Clap à Québec…
Mais ils attirent une clientèle très ciblée… comme si certain films plutôt populaires dans le monde (Dans la maison, Pierre de patience…etc.) ne pouvaient pas disposer au Québec d’un circuit grand public.
Certes c’est triste, mais si 14% des salles sont remplies, il y a bien des séances pour les films grand spectacle qui pourraient être réduites pour faire une place à des films moins commerciaux (dans les grands complexes par exemple)
Enfin, il est un succès en Europe qui a permis d’augmenter considérablement le chiffre d’affaires du cinéma (qui, il faut l’avouer souffre beaucoup moins qu’ici)…c’est la carte illimitée prélevée directement sous forme forfaitaire sur le compte des détenteurs.
Depuis quinze ans maintenant elle bénéficie à la fois à l’industrie (qui a besoin de rendre ses films visibles) et aux passionnés (prêts à payer 30$ par mois j’en suis certain)…
Enfin, puisque l’on parle de mutation, il convient de ne pas s’attarder uniquement à la distribution… On le voit, de très bons films sortent aujourd’hui directement en dvd/vsd ou sur des chaînes de télévision partout dans le monde…par soucis de rentabilité
Ne faudrait-il pas que le cinéma québécois réfléchisse sur une nouvelle distribution de ses films?
Le mois dernier, une émission de Ckoi se moquait délibérément des entrées des films québécois depuis un an…(sans pour autant prendre en considération les ventes vsd et la distribution à l’internationale)…Le circuit traditionnel, lorsqu’on y scrute les ventes, semble des moins adaptés désormais…
Autant de pistes de réflexions que j’aurais plaisir à discuter avec vous…
Bien à vous