Que reste t’il de nos amours ? – ♥♥♥½
À 23 ans, Romain est veilleur de nuit dans un hôtel la nuit et étudiant en Lettres de jour. Son père part à la retraite et fait semblant de s’en foutre. Sa grand-mère, à 85 ans, est placée par ses fils en maison de retraite, contre son avis. Un jour, elle disparaît. Romain part à sa recherche, quelque part dans ses souvenirs…
Après Sans arme, ni haine, ni violence et Quand je serai petit, Jean-Paul Rouve adapte Les souvenirs de David Foenkinos et propose une comédie douce-amère sur le temps qui passe et qu’on essaie d’arrêter, chacun à sa manière. La nostalgie un peu dépressive qui submerge tous ses personnages est allégée par les purs moments de comédies que le réalisateur parsème, s’appuyant sur une solide distribution, rendant hommage à plusieurs générations de comiques. Annie Cordy incarne une femme en deuil de son mari et de sa vie passée, mais au caractère bien trempé et refusant qu’on décide de sa vie à sa place. Le personnage de Michel, interprété par Michel Blanc, rappelle le père de famille dépressif et dépassé par les évènements d’Une petite zone de turbulence. On peut regretter que le personnage de Chantal Lauby, soit moins développé, tant on a plaisir à retrouver l’actrice minauder. De même, Jean-Paul Rouve se donne étrangement le rôle d’un patron d’hôtel assez anecdotique et très vite mis de côté, après une scène d’entretien d’embauche cocasse. Les apparitions d’Audrey Lamy, Daniel Maurin et William Lebghil dynamisent aussi leurs scènes avec une joie communicative. Le film repose entièrement dans la relation entre le petit-fils se lançant jovialement dans la vie, incarné par un Mathieu Spinosi tout sourire, et sa grand-mère, au seuil de la vie et recherchant ses souvenirs de jeunesse. Très touchante et ne tombant pas dans les clichés, on suit cet amour simple avec grand plaisir. Le réalisateur propose une comédie efficace et enlevée, malgré quelques effets formels un peu trop appuyés, comme les raccords entre deux plans où l’image se floute, comme les souvenirs des personnages ou encore les prises d’images vues du ciel, semblant enfin englober la vie qui leur échappait. Malgré ces quelques petits défauts, l’acteur-réalisateur propose ici une belle comédie de générations, qui ne manquera pas de vous rire, sourire, voire un peu pleurer.