le voyage dans la lune

Arrivé six ans après la projection du 28 décembre 1895 par les frères Lumière, le film n’est certes pas la première fiction en date. Mais l’œuvre conserve une stature historique de par la technique utilisée par George Méliès et les trucages utilisés.

A l’époque, le cinéma n’est alors qu’une attraction foraine et il est difficile de voir une démarche artistique chez les premiers artisans du septième art. C’est ici que Méliès se démarque empruntant une voie plus personnelle.

Il réalise avec « le voyage dans la lune » un court-métrage de science fiction qui se base sur deux œuvres littéraires : « De la terre à la lune » de Jules Vernes et « Les premiers hommes dans la lune » de H.G. Wells.

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Lorsqu’il se lance dans le « Voyage dans la Lune » en 1902, Georges Méliès maîtrise parfaitement sa technique. Cependant, il faut se rendre compte de la démesure de ce projet. Dans le Blu-ray édité par Lobster, Serge Bromberg compare cette production à celle du film Avatar de James Cameron. C’est assez juste car Méliès, comme Cameron avec la 3D, inaugurait de nouvelles techniques au sein d’un long métrage et investissait une somme d’argent jamais atteinte jusqu’ici. Composé de 30 tableaux, pour une longueur de film de 260 mètres (équivalent à une projection d’1/4 d’heure) et un prix de revient de 10 000 francs or, « Le Voyage dans la Lune » était sans commune mesure avec les productions de l’époque. La place de spectacle valait alors environ 50 centimes, il fallait donc que le film attire au minimum 20 000 personnes pour être rentable. Si ce chiffre peut paraître ridicule de nos jours, il ne l’était pas du tout en ce début de siècle. Personne n’était donc en mesure de savoir si ce projet serait rentable. Méliès autofinançait ses films et ne devait rendre de compte à quiconque. « Le Voyage dans la Lune » était donc l’aventure d’un seul homme, la prise de risque était énorme…

 

Une version colorisée fut retravaillée depuis la découverte d’une bobine endommagée de l’œuvre en 1993 à Barcelone. Présentée à Cannes en 2011, le film muet disposait alors d’une bande-sonore originale composée par le groupe Air.

 

 

« On descend tous de Méliès ! »

Martin Scorsese, 2011 (3)

 

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« L’idée du Voyage dans la Lune me vint d’un livre de Jules Verne intitulé « De la Terre à la Lune et Autour de la Lune ». Dans cet ouvrage, les humains ne purent atterrir sur la Lune, ayant, en effet, raté leur voyage. J’ai donc imaginé, en utilisant le procédé de Jules Verne (canon et fusée), d’atteindre la Lune, de façon à pouvoir composer nombre d’originales et amusantes images féeriques au-dehors et à l’intérieur de la Lune, et à montrer les monstres, habitants de la Lune, en y ajoutant un ou deux effets artistiques (femmes représentant les étoiles, comètes, etc., effets de neige, fond de la mer, etc.). »

Georges Méliès, 1933 

 

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