Le tout nouveau testament: Un conte pour adulte ?

Le tout nouveau testament ou la réécriture de la bible au travers d’un conte complétement barré…♥♥♥½

Dieu existe. Il habite à Bruxelles. Il est odieux avec sa femme et sa fille. On a beaucoup parlé de son fils, mais très peu de sa fille. Sa fille c’est moi. Je m’appelle Ea et j’ai dix ans. Pour me venger j’ai balancé par SMS les dates de décès de tout le monde…

Le tout nouveau testament s’ouvre donc sur la narration de Ea, enfant de dix ans (disons plutôt douze) et emmènera pendant près de deux heures le spectateur vers une mise en scène assez incroyable de divers dérèglements des valeurs religieuses (chrétiennes) très ancrées dans notre monde occidental.

Si cela peut paraitre, à première vue, d’ordre social, il n’en est rien puisque le nouveau long métrage de Jaco Van Dormael (Le huitième jour) tend plus vers le conte que le naturalisme dont peuvent faire preuve plusieurs de ses homologues réalisateurs.

ToutNouveauTestament

Et si Dieu était un salaud ? Et si, en plus d’un fils, il avait également eu une fille dont personne n’aurait jamais parlé ? Et si celle-ci avait dix ans et que Dieu, son père, se montre si odieux qu’elle se venge en balançant par SMS sur internet le secret le mieux gardé de son père : les dates de décès de chacun des habitants de la planète ? Dès lors, les références aux religions se transformaient en un conte surréaliste. 

ToutNouveauTestament3Vous l’aurez compris, nous sommes ici en présence d’un film hors de tout sentier battu. Si la bande annonce vend une bonne comédie énergique et bien montée avec ici et là de la fantaisie; en fait, il n’en est rien…c’est même un peu l’inverse…à savoir une comédie dramatique avec beaucoup de fantaisie et de recherche scénaristique mais finalement assez peu d’aspect purement « comédie » (et cela n’est pas forcément un défaut). Car avec le tout nouveau testament, c’est une expérience qui sera donnée aux spectateurs de vivre plutôt qu’un moment joyeux en famille ou non.

D’ailleurs il aurait paru assez difficilement plausible à une comédie franche et directe d’être sélectionnée pour la Quinzaine des réalisateurs à Cannes mais c’est un autre débat.

Jaco Van Dormael, le réalisateur qu’on avait connu dans des réalisations moins singulières (le huitième jour, Mr. Nobody) co-scénarise ici avec Thomas Gunzig une œuvre à la fois aboutie et truffée de détails ou de fantaisie comme rarement on peut en voir au cinéma.

Il réussit à aligner une distribution incroyable (Deneuve, Damiens et surtout Yolande Moreau gracieuse à souhait et Benoit Poelvoorde qu’on n’avait pas vu aussi utile dans un film depuis des années)et à se permettre de nombreuses facéties au niveau de la mise-en-scène.

 

Seule petite ombre au tableau : A force d’ajouter ici et là (voir partout) des références et des anecdotes, le film finit par s’alourdir un peu, comme à l’image de l’écume des jours de Michel Gondry. Pour exemple, la fin complétement assumée dans sa mièvrerie finit par dépasser le fil de la justesse et c’est fort dommage.ToutNouveauTestament2

Toutefois, si le résultat final peut interpeler ou déranger (les films d’un genre moins répandu ont le don de ne pas fédérer), il n’en est pour autant très réussi. C’est une proposition de travail complètement givrée qui mêle un esprit insolent à une certaine poésie. Avec Dikkenek ou c’est arrivé près de chez vous, les belges semblent prendre une mauvaise habitude de produire dans l’objet culte ! Il y a fort à parier que ce Tout nouveau testament le devienne.

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