Le Labyrinthe du silence [Labyrinth of Lies] : Ne pas se perdre dedans

Un jeune procureur allemand traque des ex-nazis dans Le Labyrinthe du Silence, le plus récent long métrage du cinéaste italien Giulio Ricciarelli qui représente l’Allemagne pour la course de l’obtention du meilleur film étranger aux Oscar ♥♥♥ .

Lorsque le journaliste Thomas Gnielka (André Szymanski) fait irruption dans le bureau du procureur local, brandissant un bout de papier qui accuse un instituteur local d’avoir été un gardien à Auschwitz, aucun des procureurs présents ne veut s’embarquer dans cette affaire délicate. Pourquoi menacer une stabilité durement gagnée en ramenant des questions qui sont maintenant chose du passé? Mais au fait, qu’est-ce qu’était Auschwitz? C’est la question que se pose le procureur junior Johann Radmann (Alexander Fehling), un homme aussi naïf que quiconque de sa génération sur les événements de la Deuxième Guerre Mondiale, il s’intéresse néanmoins à la plainte du journaliste. En approfondissant ses recherches et par le soutien critique du procureur général Fritz Bauer (Gert Voss), Johann emprunte la longue route vers les procès déterminants de 1963-1965 d’Auschwitz, qui a envoyé 17 hommes, impliqués dans les atrocités des camps de concentration, en prison sur des accusations de meurtres assistés.

 

 Reconstruire d’une mémoire enfouie

Le film allemand Le Labyrinthe du Silence, qui s’ouvre à Francfort-sur-le-Main en 1958, est une reconstruction d’une mémoire perdue représentée de façon conservatrice par sa mise en scène. Cette œuvre dépeint une société dans laquelle parler de la guerre est un sujet tabou. En outre, cette histoire basée sur des faits réels est réalisée par Giulio Ricciarelli, qui a également co-écrit le scénario avec Elizabeth Bartel, n’est pas l’ambitieux chef-d’œuvre que l’Allemagne attendait. Malgré tout, le film fait un travail colossal pour communiquer l’ignorance volontaire des Allemands en ce qui concerne l’holocauste deux décennies après qu’il a eu lieu.

Ce long métrage inégal de Ricciarelli fonctionne le mieux lorsque Johann est dans le complexe processus de la récolte d’informations déterminantes. Il a toutes les difficultés du monde pour obtenir une poignée de main pour progresser dans son enquête pendant qu’il mène des entrevues exhaustives avec des survivants des camps et cueille inlassablement des documents d’archives de l’armée américaine. Au cours de ces passages, le cinéaste montre son protagoniste aux prises avec la question intimidante sur la façon de poursuivre des tueries industrielles. L’acteur allemand, Alexander Fehling, transmet avec succès le sens d’un homme se raidissant contre la laide vérité qui se dévoile devant ses yeux. Ce dernier se prépare à une lutte ardue contre les politiques aveugles d’un secteur public renfermé par les anciens nazis. Son sens de la responsabilité envers les victimes a depuis longtemps été établi. Dès le début, Johann se retrouve dans le cercle social bohémien de Thomas. Il tombera non seulement en amour avec une couturière (Friederike Becht ) mais il se liera également d’amitié avec un peintre alcoolique (Johannes Krisch) qui a perdu ses deux filles jumelles à Auschwitz .

La labyrinthe du silence

« Ceci est un labyrinthe. Ne te perds pas dedans »                             

Le labyrinthe du silence, que l’Allemagne a choisi pour être son cheval dans la course pour l’obtention du meilleur film étranger pour les Oscar, est très réfléchi sur la question de la mémoire collective, mais il chancèle considérablement à cause de ses longueurs et de son manque de concentration dans sa narration finale. L’œuvre a de la difficulté à trouver une autre ligne actancielle appropriée au sein d’un récit axé sur la découverte de preuves révélatrices. Par exemple, l’obsession éventuelle du procureur envers la capture tortionnaire du nazi Josef Mengele est sentie comme une diversion superflue pour générer du suspense. Pas assez de temps est consacré au passé familial de Johann pour créer un sentiment dévastateur chez le spectateur lorsqu’une vérité cachée est finalement dévoilée à la lumière. Quelque part le long de la route, Bauer informe son robuste subordonné: « Ceci est un labyrinthe. Ne te perds pas dedans ». Ricciarelli lui-même ne semble pas avoir suivi ce sage conseil, mais il doit obtenir crédit pour avoir créé et développé un héros aussi profond et établi que les documents analysés dans l’œuvre du cinéaste.

Auteur: Justin Charbonneau

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