Le financement de série s’adapte à la COVID

400 millions : c’est le montant qu’a investi le gouvernement Legault pour la culture depuis le début de la pandémie. De ce montant, un peu plus de 91 millions est destiné à la production télévisuelle et cinématographique.

Cet investissement mis en place en juin 2020 a d’ailleurs été renfloué d’un 50 millions additionnel à l’automne. Il avait pour but d’aider les productions, grandes et petites, à réaliser les divers projets qui avaient dû être mis sur pause entre mars et juin 2020.

« Le gouvernement du Québec, par l’intermédiaire de la SODEC, a financé la mise sur pied d’une mesure temporaire pour combler une partie des coûts supplémentaires découlant du respect des mesures sanitaires. » explique Mme Hélène Messier, présidente-directrice générale de l’Association québécoise de la production médiatique (AQPM).

Résultat : les budgets des productions augmentent à cause de la pandémie et des ressources supplémentaires demandées. Le financement n’est cependant pas un problème et comprend la mise en place de ces mesures sanitaires sur les plateaux de tournage.

De ces mesures, on pense entre autres à l’achat d’équipements de protection personnelle, comme le masque, les plexiglas ou le liquide désinfectant, mais également à la réécriture de certaines scènes et à la location de plus grands locaux ou même de plusieurs. Tous ces éléments ajoutent des coûts à chaque production et peuvent même demander à ajouter des jours de tournages. Il faut également se tenir à jour sur les mesures sanitaires dans les différentes régions du Québec, puisque tout bouge très rapidement.

Une reprise subite

Ces adaptations ne sont cependant pas les plus grandes difficultés que rencontrent les producteurs de téléséries. « Les équipes maîtrisent les consignes et font preuve de créativité pour assurer un produit de qualité à l’écran. » ajoute la présidente de l’AQPM.

En effet, lors de la reprise, c’est toute une logistique qui a dû être mise en place afin de permettre à tous de tourner sans encombre. Le milieu ayant été sur pause pendant trois mois, la reprise de tous en un seul bloc a mis une certaine pression sur les locations de lieux de tournages, mais également sur les employés contractuels. Plusieurs ont dû se retourner pour trouver un nouveau lieu de tournage, celui prévu n’étant plus disponible. Des entrepôts ont d’ailleurs été proposés par certains studios afin de pallier au manque.

« Le financement est un challenge, mais quand il est là, il faut surtout s’assurer d’avoir tout dans ce montant-là. » confie Robert Charpentier, président du Fonds d’investissement de la culture et des communications.

Certains projets ont été reportés à plus long terme, à cause de la complexité de leur exécution dans le contexte actuel. Des tournages devant se déplacer à l’étranger, comme les documentaires ou encore certains tournages de fictions, sont en effet moins réalisables pendant la pandémie.

« Mais quand l’offre et la demande sont là, il n’y a pas de problème. » rappelle M. Charpentier en mentionnant le rôle des télédiffuseurs. Leurs choix de diffusion influencent la production en général. « Certains diffuseurs ont choisi de produire moins de fictions et plus de variétés. » complète Mme Messier. Tous sont conscients de la demande du public pour la diversité du divertissement télévisuel, mais également de sa présence devant le petit écran.

Malgré toute cette pression venant de tous les côtés, les producteurs sont bien au fait de l’importance de suivre les directives à la lettre et même d’avantage. « L’aide octroyée par les gouvernements tient compte du fait qu’aucune éclosion majeure sur les plateaux ne s’est produite et les producteurs étaient fort conscients que tout devait se dérouler au mieux pour ne pas compromettre leurs propres tournages et ceux de leurs collègues. » conclut Mme Messier.

 

Les entretiens ont été réalisés en avril 2021.

Vous aimerez aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *