Une œuvre dans la même veine que ses deux précédents opus…une légère déception en sus. ♥♥          

Montréal, 1989. À l’âge de 35 ans, Laurence Alia, professeur de littérature au cégep, annonce à sa conjointe Fred qu’il souhaite maintenant    vivre sa vie comme la femme qu’il a toujours été. Cette dernière accepte difficilement ce changement mais décide quand même de rester auprès de lui, par amour. Au travail, dans son quotidien,    auprès de sa mère, le changement de Laurence est essentiel à son identité. Mais la situation devient insoutenable pour Fred, qui disparaît. Bien des années plus tard, Laurence la retrouve à    Trois-Rivières, mariée et mère de famille. Leur amour du passé existe-t-il toujours?

Le petit Xavier Dolan, aussi précoce qu’il soit, est depuis trois ans maintenant une véritable fierté québécoise. Aussi il est plutôt difficile d’analyser avec objectivité son petit dernier dont on fait tant la promotion ici dans son pays d’origine.

Fidèle à son pinceau et fort des succès de ses deux précédents longs, notre icône continue dans la même forme à savoir des plans léchés et longs sur fond de musique pop underground. On ajoute par-dessus une histoire, celle d’un homme ayant le désir de devenir une femme…et les dès sont jetés…. Tout le monde embarque pour un voyage de 02H45 (oui vous avez bien lu)

Si Les amours imaginaires vous ont laissé de marbre, ce Laurence Anyways ne fera que vous irriter de plus belle… D’autant que ce troisième film n’est pas exclu de défauts :

La longueur, si elle n’est un réel problème, vient tirer le film vers l’extrême…. « Plus c’est long, plus c’est bon diront certain », « Quel ennui » diront les autres.

Au-delà du musico-visuel léché, le problème majeur du film réside dans sa légèreté de scénario…. Dolan ne pense qu’à forcer le suggestif figuratif (Prokofiev dans un lave-auto, Visage dans un rêve lubrico-clubbing…etc.), le spectateur pourra comprendre ses personnages et une empathie réelle s’en dégagera. Pourtant c’est plutôt l’effet inverse qui se produit…comme une distanciation réelle avec le personnage de Melvil Poupaud….

Pourtant, avec J’ai tué ma mère , le réalisateur trouvait une liberté de ton et d’écriture (au niveau du texte) évidente…La crédibilité du film passait en premier lieu par ses dialogues. Pour Laurence Anyways , peu ou très peu de dialogues constructifs (hormis quelques scènes mère-fils plutôt bien senties) qui empêchent complètement d’embarquer dans l’histoire.

Le temps total du film (02H45) finit par achever le spectateur…Pour raconter aussi longuement une histoire, mieux valait-il en avoir un scénario complet…

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Toutefois, Dolan conserve son style bien à lui (esthétiquement très beau) et sa direction d’acteurs est des plus réussie : Nathalie Baye est excellente en mère indigne, Suzanne Clément trouve ici le rôle de sa vie et la belle surprise vient de Monia Chokri, insaisissable et hilarante en sœur lesbienne (on se dit d’ailleurs que son personnage aurait gagné à une part plus importante dans le film)

Toutefois Xavier Dolan continue à tisser sa toile ! L’avenir nous confirmera qu’il est talentueux.

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