Jersey Boys

Un biopic d’un groupe mythique qui donne à Clint Eastwood l’occasion de se pencher sur l’époque qui l’a vu naître artistiquement. ♥♥♥♥½Quatre garçons du New Jersey, issus d’un milieu modeste, montent le groupe « The Four Seasons » qui deviendra mythique dans les années 60. Leurs épreuves et leurs triomphes sont ponctués par les tubes emblématiques de toute une génération qui sont repris aujourd’hui par les fans de la comédie musicale…

Clint Eastwood est mélomane depuis toujours, nous le savons et ses films nous le disent, une biographie de Charlie Parker (Bird), une histoire d’un DJ à la radio (Play Misty for me), parfois même, il signe la trame sonore de ses films (Gran Torino, Mystic River, Million Dollar Baby), Martin Scorsese lui avait même demandé de réaliser un épisode de sa série sur le blues…

Il n’est donc pas réellement étonnant de voir M. Eastwood y revenir pour un film biographique qui est, nous en conviendrons, très convenu, mais parfaitement maîtrisé. L’un des points les plus intéressants du film est les multiples parallèles que l’on peut faire entre Frankie Valli, le lead singer des Four Seasons, et Clint Eastwood. Ils ont tous les deux commencé leur carrière quelque part dans le année ’50 dans les boites de nuit minables pour l’un et les films de série B pour l’autre. Au début des années soixantes, des succès comme Sherry, Walk like a Man, Big Girls don’t Cry feront de Valli et ses comparses des stars. A la même époque Clint Eastwood décrochait le premier rôle dans le série télé Rawhide, le propulsant au rang de vedette. Il y a une scène dans Jersey Boys, un ‘Moment Hitchcock’ comme dirait Eastwood, durant lequel l’un des membres du groupe écoute un épisode de Rawhide à la télévision.

Jersey Boys Le Theatre Des Arts - Paris Hotel

C’est donc dans ce biopic sans grande surprise, dans une suite de scènes relativement prévisibles que Clint Eastwood nous livre ce qui serait son film le plus personnel et qu’il nous montre encore une fois qu’il est l’un des grands réalisateurs de notre époque. S’il nous donne des scènes et situations que l’on a déjà vu des millions de fois au cinéma, nous les revivons avec l’émerveillement de la première fois.

Si surprise il y a, elle vient à la toute fin dans un final grandiose. Il faut savoir que Jersey Boys est d’abord une comédie musicale de Broadway, dont, pour les besoins du film et des ambitions du réalisateur, les scénaristes ont atténué le coté juke-box du musicale et se sont penchés d’avantage sur l’aspect historique et biographique de l’ensemble. Clint Eastwood a réalisé des romances, des drames, des westerns, des films policiers, des films de science-fiction, mais jamais de comédie musicale. Si l’entièreté du film, malgré l’omniprésence de la musique, laissait plus de place à la narration, le finale donne l’occasion a Eastwood de réaliser une première véritable de scène de comédie musicale: des dizaines de figurants, en plus des principaux acteurs du films, s’en donnent à cœur joie, dansant en plein rue sur les airs de Frankie Valli and the 4 seasons. Juste le plaisir de voir Christopher Walken (qui interprète à la perfection un genre de parrain du New Jersey qui aida les 4 seasons dans le début de leurs carrières et lors de la rupture du groupe) danser sur December, 1963 (Oh, What a Night), c’est jouissif. cela vaut le film.

Laurent

**class!K**

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