Inbox; message envoyé, le Québec est bourré de talent ♥♥♥½

Inbox, premier long métrage du réalisateur indépendant Alexandre Prieur-Grenier, était en première mondiale vendredi dernier aux 33e Rendez-vous du cinéma québécois. Produit sans aucun financement par Roxanne Geoffroy de 24/7 FILMS, Inbox raconte l’histoire de Luka et Marie qui, au lendemain d’une soirée d’halloween grandiose, partent à la recherche du cellulaire perdue de Marie. Pendant ce temps, une vidéo de la jeune sœur de Marie, partagé maladroitement par Luka, circule sur les réseaux sociaux, suscitant des commentaires souvent acerbes…

Mettant en scène les commentaires des réseaux sociaux ainsi que les messages textes sous forme de confessionnal, où les personnages parlent directement à la caméra, le réalisateur accentue la réalité technologique des jeunes d’aujourd’hui.  Mêlant à la fois ces séquences à des projections vidéo de la jeune fille sur les murs derrière les personnages, le vidéaste met ainsi en scène cet univers technologique de manière bien originale. Inbox est bel et bien une fiction, mais la ligne est mince entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Le look du film est très documentaire; caméra épaule de type DSLR, éclairage naturel sauf pour les séquences de commentaires à la caméra, et on suit les personnages dans tous ce qu’ils font et on filme tout ce qu’ils disent. Joué entièrement par des acteurs non-professionnels, le film s’avère d’autant plus réaliste puisqu’ils se connaissent déjà d’avant le film et qu’ils jouent leur propre rôle. Ce qui nous donne une quantité incroyable de malaises et de moments si réels qu’ils transpercent l’écran pour nous toucher directement au coeur.

 

Bien construit, bien écrit, mais surtout bien monté. Ponctué par des séquences musicales d’influence hip hop instrumental underground où l’on voit les jeunes se promener en BMX, tomber en amour ou simplement en train de s’amuser. Le montage crée ici un équilibre parfait entre le style documentaire un peu sans budget et un désir cinématographique fort, efficace et maîtrisé. Nous devenons ici témoin des humeurs adolescentes, de leurs commentaires souvent sans nuances, mais surtout de cette sensibilité propre à l’adolescence. Chacune des émotions qu’ils vivent est ici accentuées et ressenties par le spectateur.

 

Bien sûr, on observe quelques défauts au film. La caméra est quelque fois mal maîtrisée et parfois hors-foyer et les micros-cravates sont souvent perceptibles sous les chandails. Mais l’approche et le style documentaire du film nous font vite oublier ces faiblesses. Inbox propose une belle réflexion sur le pouvoir destructeur des réseaux sociaux lorsque mal utilisés, et pose un regard non-condescendant sur l’adolescence, un regard sensible. Bref, on bien hâte de voir le prochain film d’Alexandre Prieur-Grenier.

Auteur: Simon Plante

INBOX teaser 2 from Alexandre Prieur-Grenier on Vimeo.

Vous aimerez aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *