De tous les festivals montréalais, Image+Nation est de loin le plus méprisé voir carrément ignoré par la plupart des médias. Il est vrai qu’à regarder les films qui seront projetés lors de la présente édition, il y a peu de choses qui fasse envier le cinéphile moyen.
Par la programmation, on retrouve des titres comme Floating Skyscrapers, déjà présenté au FNC, Sarah préfère la course, sorti en salle cette été et qui vient de connaitre une sortie en DVD, L’Inconnu du Lac, présenté au FNC et sorti en salle à la fin du mois d’Octobre et Out in Black qui est présenté quatre jours avant sa sortie en DVD…coté exclusivité on a déjà vu mieux. Cependant, I+N c’est plus que ça, c’est un festival « niche » qui a son public, fidèle d’année en année; c’est un festival qui vit presque sans subvention et qui réussit malgré tout à présenter de surprenantes découvertes. Dans les derniers années, ils ont projeté en ouverture Undertow de Javier Fuentes-León et Four more years de Tova Magnusson-Norling deux grandes réussites, preuve tangible qu’ils sont capable d’aller chercher des films passés entre les doigts des autres festivals.
Mais les plus importants, c’est qu’au Québec, avec notre chère régie du cinéma et notre système de distribution en salle déficient, on a besoin de plusieurs festivals pour avoir la chance de voir en salle (ou de voir tout court) certains films. Les deux films mentionnés plus haut n’ont pas connu de distributeur au Québec donc invisible en salles et difficilement disponible en DVD. Même chose pour le dernier film de Thom Fitzgerald, réalisateur acclamé de The Hanging Garden en 1997 et Beefcake en 1998, qui n’avait vu son plus récent film, Cloudburst, que présenté à I+N et au cours des 26 années du festival, les exemples de ce genre sont légion. Cette année, Lasse Nielsen, le réalisateur danois du film culte You not alone (1978) qui après une absence prolongé du cinéma, revient avec Happy Birthday, malgré la certaine aura qui plane encore autour de son œuvre antérieur, aucun autre festival n’a retenu son nouveau film.
Le festival a aussi son lot de responsabilité dans sa mauvaise réputation. Niveau communication, ils sont un peu à coté de la plaque (voir article de Syril). Mais également au niveau des directions que le festival, il ne devrait pas s’en tenir a selon trois films déjà présentés ailleurs, mais devenir un genre de Rendez-vous du Cinéma Québecois pour le cinéma gai et lesbien, c’est à dire avoir une programmation parallèle à leur «exclusivité» pour y représenter le meilleur du cinéma LGBT de l’année. Donc les films tel que La vie d’Adèle, Behind the Candelabra, Dallas Buyers Club, Kill Your Darlings auraient leurs places au festival. Et il y a quelques années, peut-être est-ce événementiel pour le célébration du 25e, mais le festival avait créé un section «Classique», tous festivals qui se respectent à en son sein un rétrospective ou un hommage. Cette année, elle n’existe plus. Pourtant,il aurait pu ou aurait du, profiter de la projection de nouveau film de Lasse Nielsen pour présenter son chef-d’oeuvre datant de 1978, idem pour Bruno Barreto, présent au festival avec son nouveau film, Flores Raras, Barreto avait réalisé la comédie Dona and her two hubsands (1976) enchantant la cinéphilie de l’époque et décrochant une nomination au Golden Globe du meilleur film étranger, Dona est un film un peu oublié, mais c’est je crois aussi la tache d’un festival de rentre hommage aux personnalités du cinéma en rendant visible à la fois leur œuvre présente et parfois leur œuvre passée.
Le festival à clairement sa place sur la scène culturelle montréalaise, esperont qu’ils réussissent à redorer leur blason avant que leur mauvaise réputation décourage leur publique.
Parmi la présente édition du festival que se déroulera du 28 novembre au 8 décembre, voici les titres qui retiendront notre attentions:
- C.O.G. de Kyle Patrick Alvarez [États-Unis]
- L’armé du Salut de Abdellah Taïa [Maroc]
- Continental de Malcolm Ingram [Canada]
- Flores Raras de Bruno Barreto [Brésil]
- Happy Birthday de Lasse Nielsen [Danemark]
- Gore Vidal: The United States of Amnesia de Nicholas Wrathall [États-Unis]
- Out in the Dark de Michael Mayer