Here in Lisbon présente des sketchs trop inégaux et incohérents pour mériter le détour. ♥♥
Après Paris, Je t’aime, New York I Love You, Tokyo! Montréal, vue par…, voilà que Lisbonne a droit au traitement du film à sketchs avec Here in Lisbon. Toutefois, le procédé est un peu différent ici; commandé par le festival IndieLisboa pour son dixième anniversaire, Here in Lisbon rassemble quatre courts-métrages respectivement de Marie Losier, Dominga Sotomayor, Gabriel Abrantes et de notre Denis Côté national, un habitué du festival. IndieLisboa a ainsi convié les 4 réalisateurs à filmer Lisbonne à leur façon, sans que ceux-ci se parlent entre eux, et a monté un film à partir de là.
4 réalisateurs. 4 visions.
D’entrée de jeu, on remarque qu’on sera loin de la carte postale de Lisbonne contrairement à certains des films mentionnés précédemment. Le segment de Sotomayor suit une actrice venue présentée un film à Lisbonne qui vivra finalement davantage un voyage intérieur que physique. Côté nous présente ensuite deux personnages de guides touristiques, qui se croiseront dans un concert de free-jazz. Dans un style bien près du documentaire comme on le connait, Côté mise beaucoup sur la musique, très présente dans son film.
Puis, vient Freud und Friends, de Gabriel Abrantes, probablement le segment le plus audacieux du lot alors que celui-ci est monté comme une émission de télévision, couplée de rêves étranges, de narration bien sentie et d’un festin à sauce surréaliste. La touche soap cheap et les fausses bandes-annonces sont de beaux flashs dans un segment qui se démarque autrement très peu. Celui-ci cadre bien avec le dernier segment, celui de Marie Losier, qui présente une série de méatomrphose tout aussi surréalistes de Deborah Krystal, travesti de Lisbonne, que l’on avait auparavant vue dans To Die Like a Man de Joao Pedro Rodrigues.
Malheureusement, comme trop souvent dans les films à sketchs, l’ensemble n’est pas de qualité égale et le tout manque souvent de cohérence, ce qui ne surprend guère étant donné la démarche initiale. De voir l’intérêt des courts-métrages décliné à mesure que le film avance n’aide en rien la cause, spécialement lors des deux derniers segments qui, s’ils offrent certaines scènes audacieuses et marquantes, sont plutôt lourds. Le film est ainsi bien plus un hommage au cinéma indépendant et au festival IndieLisboa qu’à la ville de Lisbonne à proprement parler. Cela dit, nul besoin de voir Here in Lisbon pour constater que le cinéma indépendant est plein de vitalité en 2015.