Han Gong-Ju

Malgré un habile montage et des performances inspirantes, le film déçoit les grandes attentes.♥♥♥

La Corée du Sud est définitivement parmi les pays nous ayant offert le plus de cinéastes contemporains de talents, et ce, dans tous les genres de cinéma. De Hong Sang-Soo à Kim Ki Duk en passant par Lee Chang-dong, Bong John-Ho ou Park Chan Wook, le talent des cinéastes coréens n’est plus à prouver. Cette année, on misait beaucoup d’espoir sur le premier film de Lee Su-jin : Han Gong-Ju. 

À son arrivée dans la ville où elle poursuivra ses études, Han Gong-ju ressemble à ces adolescentes pleines de rêves se questionnant sur leur avenir. Toutefois, quelque chose cloche. Elle est hébergée chez la mère d’un ancien professeur et son père envoie le minimum pour sa subsistance. On la regarde aussi d’un œil réprobateur. On lui pose des questions indiscrètes. Et il y a sa mère qui lui demande de ne plus la visiter. Gong-ju semble vraiment avoir quelque chose à se reprocher, mais quoi? Petit à petit, l’adolescente s’adapte à son environnement, se voit acceptée dans sa nouvelle famille d’accueil et se fait même quelques amies. Réticente au départ, elle se laisse amadouer à une condition : on ne la filme pas et on la garde loin du web. Qu’a-t-il bien pu survenir pour que le passé soit aussi présent en elle, pour qu’elle ait mis tous ses espoirs au rancard? Au moment où elle semble enfin se sentir chez elle, son passé refait surface… 

Le film se distingue d’abord et surtout par un montage en spirale des plus efficaces. L’histoire est en effet dévoilée en bribe, tournoyant autour de l’élément déclencheur dramatique duquel tout découle et s’enchaine. Les actions et motivations de la fillette sont impossibles à saisir et l’image est toujours floue dans l’esprit du spectateur. Toutefois, comme dans les essais les moins glorieux de Kim Ki-Duk, l’ensemble manque parfois de réalisme pour une histoire qui souhaite d’abord prendre le spectateur aux tripes. Si on admire le montage ingénieux et les performances inspirés, la progression dramatique manque parfois d’équilibre pour véritablement garder intact l’intérêt du spectateur. La maîtrise formelle impressionnante nous garde toutefois l’œil ouvert pour les futurs œuvres du cinéaste.

 

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