Ce qui est marquant lorsque l’on rencontre le jeune réalisateur Guy Edoin (32 ans), c’est à la fois la gentillesse et la disponibilité qu’il accorde aux gens mais également l’incertitude que l’on perçoit dans son comportement.

Passionné, Guy Edoin l’est de son métier depuis des années, lui qui compléta un certificat en scénarisation en 2000…Mais la passion ne fait pas tout et le métier de cinéaste engendre des « angoisses » (mot qui revient systématiquement dans sa bouche) dont il se passerait bien : angoisse de ne pas obtenir les fonds suffisants pour ses futures réalisation, angoisse de faire de la promotion devant des médias, angoisse de la réception publique…

Pourtant très vite remarqué comme l’un des réalisateurs québécois les plus talentueux, Guy Edoin s’est formé, depuis dix ans, un parcours sans faute.

Car dès 2003, il réalise deux premiers courts expérimentaux qui se retrouvent sélectionnés au Festival International du Film Indépendant de New York. Il se consacre ensuite à l’écriture d’une trilogie, Les affluents, dont Le pont, premier extrait sort en 2004.

affiche_Les_Affluents

En 2007, Les eaux mortes est sélectionné aux Jutra en catégorie Court métrage et décroche le prix tant convoité. Il remet ça dès l’année suivante avec la fin de sa trilogie :  La battue, sélectionnée à Locarno, au Tiff et à Namur. Face à de si prometteurs débuts, il se consacre alors à l’écriture et la réalisation de son premier long, Marécages pour lequel il obtient la participation de François Papineau, Luc Picard et surtout Pascale Bussière pour qui il a un réel coup de foudre amoureux : « j’étais en peine d’amour après le tournage »… Il confirme donc bien l’adage Almodovarien qui consiste en un rapport amoureux entre un réalisateur et son actrice principale.

Marécages  fera l’ouverture de la section Canada First du TIFF et ira surtout à la Mostra de Venise en catégorie semaine de la critique… Aujourd’hui Guy Edoin est persuadé qu’un tel film ne ressortirait pas dans le contexte actuel : « La noirceur propre au film aurait du mal à trouver distributeur » selon lui. Pourtant, le jeune réalisateur originaire de St-Armand qui tourna sur les fermes agricoles familiales n’avaient pas non plus salé l’addition du financement de son premier long métrage…

TIFF_Guy_Edoin

Début 2013 et alors qu’il travaille depuis des semaines sur son prochain long, Ville-Marie, il est contacté pour une parenthèse : La réalisation d’un documentaire sur l’artiste montréalaise Corno.

A l’heure qu’il est, Guy Edoin recherche activement un distributeur et craint de ne jamais en trouver. Son prochain long nécessitant une actrice française d’une quarantaine d’années et un coproducteur, il est sans doute, à l’heure où j’écris ces lignes, quelque part au-dessus de l’océan atlantique en partance pour l’autre province… un mélange d’espoirs et d’angoisse au plus profond de son être…

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