Adaptation cinématographique d’un fait divers des années 90, Freeheld livre une marchandise sans grande saveur mais dont le sujet ne pourra que créer l’adhésion ♥♥♥
Freeheld raconte l’histoire vraie de Laurel Hester(Julianne Moore) et Stacie Andree (Ellen Page) qui devront se battre pour la justice et leur amour. Une détective décorée de la police du New Jersey, Laurel obtient un diagnostic de cancer et demande que la pension qu’elle a méritée soit versée à sa partenaire de vie, Stacie. Cependant, les fonctionnaires du comté conspirent afin de l’en empêcher. Le futé détective Dane Wells [Michael Shannon] et l’activiste Steven Goldstein [Steve Carell], s’unissent afin de défendre les droits de Laurel et Stacie, ralliant policiers et citoyens dans leur bataille pour l’égalité.
Dans le genre adaptation de fait divers ayant existé, l’histoire de Freeheld est à rapprocher de Philadelphia ou de Toutes nos envies (dans le côté lutte en faveur d’une cause) plutôt qu’aux récents classiques gays tels que La vie d’Adele ou L’Inconnu du lac. Dans ce genre dont sont friands les américains (David contre Goliath, les petits contre les méchants de l’administration), Freeheld réussi plus ou moins sa mission sans grand artifice. D’ailleurs jamais le long métrage de Peter Sollett (Nick & Norah’s Infinite Playlist) n’a la prétention de livrer du cinéma d’auteur. Il souhaite plutôt s’effacer derrière le sujet plutôt que de démontrer des habilités de mise en scène même s’il s’était joint les services de Ron Nyswaner au scénario (auteur de Philadelphia)
La première partie est simple bien que légèrement clichée (les personnages de Julianne Moore et surtout Ellen Page sont exacerbés pour bien les identifier comme lesbiennes…vive la direction d’acteurs); Le film vogue ensuite vers une succession de scénettes plus ou moins réussies (malgré Michael Shannon, il va sans dire que le metteur n’avait pas choisi des tocards) Heureusement, l’arrivée de Steve Carell viendra ponctuer le rythme d’une seconde partie moins mollassonne et emportera une adhésion finalement positive.
Si le film n’atteint jamais le niveau des classiques cités en introduction, il permet toutefois la mise en lumière d’un combat, celui d’une femme qui s’est battue contre les tribunaux pendant plusieurs mois…. Certes, ce genre d’exercice est assez commun aux long métrages (mettre en lumière une injustice), mais jumelé avec l’aspect identitaire (les films de lesbiennes ne font pas légion), Freeheld devrait rallier bien du public sous le prétexte plus ou moins recevable du film d’utilité publique….