Danemark, 2020
Note : ★★★ 1/2
La consommation d’alcool. Un phénomène complexe, prenant une place significative dans la vie de beaucoup de gens. Responsable d’euphorisants moments de laisser-aller et de désinhibition, à la source de rapprochements humains mais aussi de détresse profonde, d’humiliation, de regrets, de bris de liens de confiance, de drames. Dans Druk, en évitant tout moralisme ou provocation, le réalisateur danois Thomas Vinterberg, l’homme derrière les marquants Festen (1998) et La chasse (2013), étudie la place et les effets de l’alcool dans la société danoise et du même coup signe un film intéressant et divertissant, à portée universelle, sur la condition humaine.
Druk raconte l’histoire de quatre amis, des collègues enseignant dans une école secondaire, dont les vies sont devenues d’une banalité déprimante. Poussés par le désir de se sortir de cet état morose, ils décident de mettre en pratique la théorie d’un psychologue norvégien selon laquelle l’homme aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang. Ils vont donc se mettre à consommer de l’alcool à tous les jours au travail en analysant l’impact de cette nouvelle habitude sur leur performance. Tous les quatre redécouvrent ainsi le plaisir de vivre et d’enseigner. Les cours d’histoire, de sciences, de chant et de sport n’auront jamais eu autant d’attrait pour les élèves. Sans surprise, les quatre hommes pousseront l’idée un peu trop loin et les choses commenceront à déraper.
Si l’idée de départ du scénario de Druk est originale, tout le reste est, hélas, prévisible. Le scénario suit à la lettre une structure narrative classique vue et revue un nombre incalculable de fois. La progression de l’histoire réserve peu de surprises, souffre d’un léger problème de rythme et contient quelques passages clichés.
Ne boudons pas notre plaisir pour autant car si classique qu’il soit, le film demeure très amusant. La comédie et le drame sont bien dosés et les changements de ton se font de manière fluide et efficace.
Thomas Vinterberg fait preuve de grande finesse dans sa représentation de la culture de la consommation d’alcool et de ses effets variés sur les différents protagonistes qui révèlent peu à peu leur identité profonde de manière réaliste et touchante. À travers eux, le film propose des réflexions pertinentes sur la condition humaine, notamment en ce qui a trait à la perception de l’échec et de l’épanouissement.
L’intériorité des personnages est d’autant plus accessible et le traitement d’autant plus réaliste que Vinterberg, fidèle à son style, les filme de très près, de manière naturelle, sans aucun artifice.
Il met ainsi en lumière les performances des comédiens, tous excellents, qui participent grandement à la réussite du film. Soulignons spécialement celle de Mads Mikkelsen, dans le rôle principal, à la fois touchante et, par moments, tout à fait impressionnante (surtout quand il danse…).
Ode à l’ivresse, sans être frivole, Druk donne autant envie de boire qu’il met en garde contre l’abus et dans cet équilibre se trouve toute l’intelligence du film de Thomas Vinterberg.
Bande annonce originale danoise:
Durée: 1h57
M√™me si tout le reste est pr√©visible, comme vous l’√©crivez, votre analyse est int√©ressante et donne le go√ªt d’aller le voir. Ce film s’est tout de m√™me rendu √† Cannes.
À voir bientôt et Merci!