Double Play

Portrait intime et sympathique de 2 cinéastes moins opposés qu’on pourrait le croire. ♥♥♥

Si on ne s’y attarde pas, on ne penserait pas spontanément à lier les réalisateurs James Benning et Richard Linklater. En effet, mise à part leur amitié de plus de 25 ans, le réalisateur de School of Rock, Dazed and Confused et de la trilogie Before a peu en commun avec celui de Landscape Sucide, Ten Skies ou Stemple Pass. Par contre, au-delà de leur approche radicalement différente du cinéma, les deux auteurs se joignent sur leurs thématiques similaires (et leur amour du baseball !).

Dans Double Play, le réalisateur Gabe Klinger, ami James Benning, a eu l’idée de faire un film qui prend la forme d’une rencontre filmée entre les deux amis sur quelques jours. Avant tout un beau témoignage de leur amitié, le film (réalisé pour la légendaire série cinéastes de notre temps) permet d’explorer la carrière et la méthode des deux auteurs.

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On suit ainsi les deux cinéastes à une projection d’un film de Benning, dans un diner ou une partie de baseball et de basketball. La complicité est palpable et l’amitié réelle ; la différence d’âge ou de méthode du cinéma n’y faisant rien. Le caractère rieur et léger de Linklater se marie parfaitement avec celui un peu bourru de Benning ; les deux ayant un caractère sommes toute très cohérent avec leurs films !

Les thématiques abordées tournent souvent autour du temps, la thématique charnière de l’ensemble des corpus des deux auteurs. Si Linklater a fait de nombreux films se déroulant sur une très courte période de temps (proche du temps réel), Benning, avec ses longs plans statiques qui le rapprochent autant des arts visuels que du monde du cinéma, sculpte tout autant le temps à sa manière. Encadrant leurs discussions, la caméra de Klinger se fait douce, s’efface au profit de ces deux cinéastes qui, chacun à leur manière, ont marqué le cinéma contemporain malgré leurs (nombreux) détracteurs.

Contrairement à la coutume dans la série, en aucun cas Klinger ne souhaite imiter le style de l’un ou l’autre des cinéastes dans sa mise en scène. Il souhaite simplement nous inviter à pénétrer dans cette amitié et à la découvrir avec lui. Pari réussi.

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