Après quelques films à critiquer amèrement l’actualité de son coin du monde, Avi Mograbi s’attarde avec nostalgie sur le passé de sa famille et de sa région. ♥♥♥½
Sous la forme d’un «makin of», Avi et son ami professeur Ali préparent un film qui prendrait comme personnages centraux les parents d’Avi. Le deux hommes se lancent dans des discutions sur la mémoire, la famille et les conflits qui ont sévit dans leurs pays.
Le cinéma de Mograbi est un cinéma minimaliste, deux caméras, un preneur de son, un cinéma d’auto-fiction, se mettant en scène lui et mettant en scène son métier de cinéaste. La lourdeur du sujet se laisse voire avec humour, un humour et un amour qui lie un israélien et un palestinien. Ensemble, il parcourt leurs mémoires, leurs souvenirs, ils feuillettent un annulaire, des photos des pages de calendriers, des artéfacts datant d’avant la création d’Israël, d’avant la nakba (l’exode des palestinien en 1948), il essai, par leur projet de film historique de faire revivent un moyen orient «idéalisé» sans frontière, sans différence entre juif, chrétien, palestinien…
Vers la fin du film l’équipe réduite de tournage visite avec leur petite film un parc pour enfant, un parc ou un écriteau indique «INTERDIT AUX ÉTRANGERS». Suite à cette scène, le professeur demande au preneur de son: «existerions-nous si les conflits n’aurait eu lieu? après 63 ans, je ne le sais plus, tous tournent à autour de ça : nos poèmes, nos chansons, nos prières….» Une chose est certaine, sans les conflits l’œuvre entière de Mograbi n’existerait pas, puisqu’il est au centre de son œuvre. de Mograbi. Comme toujours, il n’affine pas son sujet, il nous livre work-in-progress, quelque chose de touffue et confus. Peut-être est-ce une mise-en-abime du conflit israélo-palestinien?