Cannes est terminé, avec son lot de perdants, de gagnants et de décisions discutables. Dans l’année qui suit, au fur et à mesure que les films primés ou oubliés sortiront en salle, chaque cinéphile ira de son commentaire.Pour l’instant, on sait que le Turc Nuri Ceylan a vu son 7e film, Winter Sleep, après deux grands prix et un prix de la mise à scènes à Cannes, récompensé de l’ultime récompense et du le prix de la presse internationale, laissant le Mommy de Xavier Dolan repartir avec le Prix du Jury.
Un Prix du Jury que l’enfant terrible du cinéma Québécois partage avec un autre enfant terrible, celui d’une autre génération, Jean-Luc Godard, filiation surprenante, mais peut-être pas si farfelue… Dolan ému a reçu son prix avec un discours digne et honnête; pour les futurs gagnants de prix, prenez des notes: Parmi eux d’ailleurs, Timothy Spall, qui à 57 ans, et après être apparu dans plus de 100 films, a remporté le premier prix important de sa carrière pour son interprétation de Joseph Mallord William Turner dans le biopic de Mike Leigh sur le célèbre peintre britannique, M. Spall a monopolisé la scène durant de longues et embarrassantes minutes, cherchant confus son discours écrit sur le bloc note de son cellulaire.
Bennett Miller s’est vu, grâce à Foxcatcher, son 4e long métrage, remettre le prix de la mise en scène. Julianne Moore celui de la meilleure actrice pour film de David Cronenberg. Le nouveau film du réalisateur d’Élena (Prix du Jury, Un Certain Regard) et du Retour (Lion d’Or à Venise), Andrey Zviaguintsev, Leviathan repart avec le prix du scénario, tandis qu’Alice Rohrwacher, qui avait réalisé l’extraordinaire Corpo Celeste en 2011, voit son deuxième long métrage de fiction récompenser par le Grand Prix. Trois absents majeurs, Sissako, Benello et les Dardenne qui repartent bredouille…
La caméra d’Or est allé au film français Party Girl tandis que le prix du Jury Un Certain Regard au réalisateur de Delta (prix de la presse à Cannes en 2005), Kornél Mundruczó, pour son White Dog.