C’est littéralement sous la pluie que se déroula cette 66ème édition du festival de Cannes cette année.
Selon l’avis de nombreux critiques, le festival restera comme un bon cru à la fois pour la compétition officielle et pour les catégories connexes.
Jusque jeudi pour la compétition justement, les critiques ne trouvaient aucune unanimité dans leurs visionnements. Les sensibilités nord-américaines plébiscitaient Inside Llewyn Davis des frères Cohen quand celles, plus européennes, préféraient le Passé d’Asghar Farhadi (deux ans après le carton d’Une séparation)
Puis vint La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche, coutumier de Venise, mais dont c’était la première venue à Cannes. Dès lors, tous crièrent au génie voir même au chef d’œuvre.
La palme d’or lui semble donc plutôt promise sauf avis contraire du jury.
Hormis ces trois films, un autre pourrait se retrouver au palmarès : Tel père, tel fils de Hirokazu Kore-Eda.
Comme à son habitude, le dernier Ozon a plu, mais, comme à son habitude, il devrait repartir bredouille de ce festival…Pourtant, les critiques s’accordèrent à louer Jeune et jolie comme l’une de ses meilleure réussite. On aimerait aussi voir le Château en Italie de Valéria bruni-Tedeschi au palmarès…mais trop de francophonie serait peut-être vu d’un mauvais œil.
Beaucoup de films ont déçu tel qu’Only God Forgives de Nicolas Winding Refn. Ryan Gosling a du sentir le vent tourner puisqu’il ne s’est même pas présenté au festival.
Côté interprétation, on a beaucoup loué Michael Douglas dans Behind the Candelabra mais également les interprétation de Benicio Del Toro et Mathieu Amalric dans Jimmy P.
Chez les femmes, on parle fortement d’un double prix d’interprétation pour Léa Seydoux et Adel Exarchopoulos (photo) voir d’une récompense pour Berenice Bejo.
Certain se sont beaucoup montrés tel que Marion Cotillard (pour Blood Tie mais surtout pour The Immigrant), Tahar Rahim (le Passé et Grand Central) Mathieu Amalric ou Léa Seydoux (La vie d’Adèle et Grand Central)…Est-ce que cela sera suffisant pour ramasser une breloque en interprétation?
Un certain regard
L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie et Grand Central furent les deux découvertes de la catégorie qui réserve depuis quelques années de belles surprises
Grand Central signe d’ailleurs les retrouvailles entre Rebecca Zlotwoski et Lea Seydoux, sa muse dans le joli Belle Épine, pour une histoire d’amour toxique sur fond de radiation nucléaire et de lutte ouvrière.
A noter que « L’image manquante » a aussi troublé le public.
Comme a son habitude, le nouveau Sofia Coppola a fait couler beaucoup d’encre (mais pas dans le bon sens) et on se demande si elle continuera à être invitée à Cannes…
Au niveau de la quinzaine des réalisateurs, c’est le coming out hétérosexuel, « Les garçons et Guillaume à table » de Guillaume Gallienne qui s’est distingué (deux prix, le Art Cinema Award ainsi que le prix SACD) ainsi que le film « Tip Top » de Serge Bozon et « Le géant égoïste » de Clop Barnard.
Fierté québécoise, Le démantèlement a remporté le « Prix de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques » de la semaine de la critique; son auteur avait déjà grandement fait parlé de lui en 2011 avec la sortie de son premier long, le vendeur immortalisé à l’écran par Gilbert Sicotte. Les deux films ont trouvé distributeurs à l’occasion du festival cette semaine.