Brain Freeze : Un vert pas si éclatant

Québec, 2019
★★ 1/2

Compositeur musical pour plusieurs longs-métrages tels que Le marais de Kim Nguyen et Lucidité passagère, qu’il co-réalise avec Fabrice Barrilliet et Nicolas Bolduc, Julien Knafo réalise son premier long-métrage solo, la comédie d’horreur Brain Freeze. Le film raconte l’histoire d’André (Iani Bédard), 15 ans, et de Dan (Roy Dupuis), 50 ans, qui uniront leurs forces pour survivre à la contamination des habitants de leur île.

Une comédie horrifique

Co-scénarisé avec Jean Barbe (Sympathie pour le diable en 2019, Impetus en 2018), le film fait incursion sur l’île aux Paons, un endroit riche et huppé où le golf est si important pour ses habitants que l’on engage une multinationale pour y créer un gazon qui résiste à l’hiver. Comme le rapporte l’un des personnages au début du film, « Le golf, ce n’est pas un sport, ce n’est pas un jeu, c’est un statut ». Inévitablement, ce gazon est si transformé génétiquement qu’il s’en dégage une substance toxique qui se retrouve rapidement dans l’eau de la ville, contaminant par le fait même les habitants de l’île et les transformant en mutants aux yeux verts. La prémisse est intéressante, au sens où elle évoque un désir du réalisateur de souligner l’égoïsme des riches, un égocentrisme dont les conséquences se font sentir sur le reste de la population. Or, l’intrigue nous est si vite dévoilée (elle est soulignée au crayon vert fluo) qu’elle perd rapidement en puissance et en saveur. Le spectateur n’a plus à travailler, les effets visuels d’images de synthèse s’occupent de rendre évident quelque chose qui l’est déjà, faisant avaler au spectateur l’information, comme ces citoyens qui avale cette eau contaminée. Le film aurait suscité assurément plus d’intérêt si les auteurs avaient reporté dans le scénario (comme pivot final par exemple) le dévoilement du lien entre le gazon modifié et la contamination de la population.

Une impression de déjà-vu

L’accumulation d’images empruntées au cinéma d’action (les jumelles vêtues de noir et munies de pistolet silencieux, l’immense bombe que Dan désamorce deux secondes avant qu’elle n’explose, etc.), ainsi que certains effets spéciaux (par exemple l’exécution maladroite de l’accident de voiture du début du film) provoquent chez le spectateur une incompréhension d’analyse du genre. Il devient difficile de lire les codes et donc de différencier les choix artistiques qui se veulent drôles de ceux qui se veulent plutôt dramatiques. Bref, le film aurait gagné en force si les effets comiques avaient été plus assumés, plus francs.

Un univers réussi

Les maquillages des contaminés sont en général assez bien réalisés. Les visages défigurés et transformés par une infection verdâtre sont horrifiques et répugnants. L’effet fonctionne bien. Aussi, Iani Bédard et Roy Dupuis forment ensemble un duo improbable et absoluement efficace. Ils sont accompagnés d’une belle brochette de comédien.ne.s comme Marianne Fortier, Anne-Élisaneth Bossé, Simon Olivier Fecteau, Stéphane Crête et Milène Mackay qu’on retrouve avec beaucoup de plaisir dans cet univers de zombies.

 

Bande annonce :

Durée : 1h32
Crédit photos : Filmoption International

 

Cliquez ici pour lire notre critique du film Les affamés.

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