Anna, nouvelle réalisation de Charles-Olivier Michaud est une histoire qui gagnait à être suivie. Malheureusement les choix de scénarisation et de distribution déçoivent ♥♥½
Anna, photojournaliste réputée, est en Asie en reportage sur les jeunes femmes victimes du trafic humain perpétré par les Triades asiatiques. Anna s’enfonce trop loin et se bute à un monde hostile. Elle sera kidnappée et subira les mêmes sévices que les jeunes femmes asiatiques, sujets de son reportage. Marquée à vie, Anna emprunte alors un parcours où la violence est inévitable. Sur son chemin, elle rencontre Sam, un fixeur qui interviendra de façon déterminante dans son destin….
Sans doute lassé des productions télévisuelles, Charles-Olivier Michaud avait sans doute à cœur de mettre en relief une histoire avec plus de profondeurs et de vécu que les (très bonnes) séries qu’il peut par ailleurs réaliser.
Avec Anna, il s’intéresse donc à un sujet plutôt difficile (pour ne pas dire casse-gueule) et qui pourtant, au vue la bande annonce, pouvait augurer d’un traitement honnête.
D’ailleurs, dès les premières minutes, il faudra avouer que la réalisation ne pourra que rassurer : Intrusive caméra dans des quartiers sensibles asiatiques, neutralité des photos…Tout se met en place assez facilement.
Puis à mesure que le film avance, l’intrigue, disons l’histoire, se met en place dans une fiction où plusieurs petits éléments viennent placer comme un grain de sable dans des rouages pourtant bien établis : Doute sur la distribution principale (qui pourrait voir en Anna Mouglalis, égérie chanel, une femme aussi forte et au jeu captivant ?) qu’on aurait plus facilement donné à Céline Salette; aspect du récit parfois à la limite de la crédibilité (la rencontre fortuite qui impose un numéro de téléphone, un gaillard qui n’oppose que très peu de résistance), caméra qui devient trop voyeuse pour rester objective…Bref, la réalisation de Charles-Olivier Michaud appuie finalement trop sans doute par soucis de ne pas rester trop objective.
Cette femme, pour laquelle on n’a finalement pas beaucoup d’empathie, finit par trouver un courage dans la partie fiction assez peu crédible… La caméra de Jean-Sébastien Lord a beau choisir les bons angles et les meilleurs cadres, le spectateur reste assez distancé face à ce régit vengeur… Et ce n’est pas la présence de Pierre-Yves Cardinal et Pascale Bussières qui sauvera le film. Les partis-pris ne sont finalement pas les bons
Un peu plus de nuances voir même d’intrigue aurait aidé le film.