ANIMA STATE, le nouveau long métrage du réalisateur pakistanais Hammad Khan, est un film dérangeant, tant par ses sujets que par sa forme. Présenté en première québécoise à Fantasia, il a été, du moins pour moi, une rude rencontre avec le cinéma pakistanais. ♥♥
Un homme au visage recouvert de bandages commet une série de meurtres au revolver. Tuant dans distinction, sans discrimination, passant des jeunes étudiants au policier, il tue sans remords et apparemment sans motivations. Il se rend ensuite à la police pour se dénoncer mais il n’est pas pris au sérieux. Puis, une rencontre se fait et le film prend une tournure bien différente.
ANIMA STATE, une approche visuel dérangeante.
Aux allures expérimentales, ce film bien étrange par sa structure désordonnée et son chaos visuel propose une incursion dans une multitude de thématiques qui semblent troubler le pays de l’intérieur. Il évoque le rapport à la femme ainsi qu’à la sexualité, il critique le sport (le personnage se masturbe devant une partie de soccer à la télé), il dénonce les médias ainsi que leur rapport à l’information, il s’en prend à la corruption, il souligne la trop présente et latente violence, etc. ANIMA STATE est un film difficile parce très dense dans son choix de thématiques, mais aussi parce que l’esthétique du film est trash. Beaucoup de coupures et d’ajout au niveau sonore, beaucoup d’effets visuels tels que de la pellicule qui brûle, des couleurs inversées, des jump cut, etc. Et puisque les sujets sont traités de manière assez frontal, ça rend le film assez dérangeant, plutôt difficile à regarder.
Un film pakistanais de genre !
Au final, même si ANIMA STATE ne maîtrise pas totalement le langage cinématographique, ou du moins qu’il ne s’y soumet pas, ce film reste très intéressant parce qu’il provient d’abord d’un pays qui produit extrêmement peu de films de genre, et parce qu’il confronte tout de même sa société de l’intérieur, ce qui n’est pas rien !
