Andrew V. McLaghen s’éteint à l’âge de 94 ans. Et avec lui, s’éteint toute une façon de voir et faire du cinéma. McLaghen est, avec Sam Peckinpah et Arthur Penn, le trait-d’union entre le vieil Hollywood et le nouvel-Hollywood. McLaghen est le fils de Victor McLaghen, fidèle acteur et ami de John Ford, c’est donc entouré de la John Ford Stock Company qu’il passe sa jeunesse, au coté des John Wayne, Ward Bond, Harry Carey, Jr. et Maureen O’Hara, des personnalités hollywoodiennes qui connaitrons leurs derniers grands passages à l’écran devant une caméra de McLaghen. Par example, Wayne et O’hara couple mystique des films Ford (The Quiet Man, Rio Grande ou The Wing of Eagles) seront réunit à l’écran pour la première fois dans un film non réalisé par Ford pour McLintock! de McLaghen. C’est donc les pieds dans le vieil Hollywood que Mclaghen pige son inspiration.
Il commence sa carrière comme assistant réalisateur, chez Ford pour The Quiet Man, chez Boetticher pour The Bullfighter and the Lady et surtout chez Wellman qui sera son mentor et modèle. McLaghen sera l’assistant de Wellman sur 4 films Island in the Sky, The High and the Mighty, Track of the Cat and Blood Alley, tout son cinéma peut trouver son assise dans l’un de ces quatre films, des films assez virils, d’hommes d’action, quelques choses de limite entre le film catastrophe et le drame de situation de crise.
En fait, il fut témoin privilégie la mort de ce vieil Hollywood. Quand il réalise son premier Gun the Man Down en 1956, le système des studios commence à branler dans l’aile, Hollywood cherche des moyens de contrer l’arrivé de la télévision. Si on regarde le générique de ce film, on voit très bien de quelle famille »cinéma » il est: William H. Clothier à la caméra, Clothier qui fut le directeur photo de Ford sur The Man who Shot Liberty Valance, de Walsh sur A Distant Trumpet, de Boetticher sur Seven Men from Now et de Wellman sur Track of the Cat, John Wayne y endosse le dossard de producteur et Harrey Carey Jr. est de la distribution.
James Arness and Michael Emmet dans Gun The Man Down
McLaghen est un cinéaste du cinéma de genre: western, film-noir, film de guerre, d’aventures. Il voit le western évoluer, quand sort Gun the Man Down, le western est en plein dans sa période que Bazin appelait le ‘sur-western’, The Fastest Gun Alive de Russell Rouse qui est le parfait exemple du sur-western sort également en 1956. McLaghen est un mélancolique, il défend plutôt un western plus classique, basé sur l’action, l’amitié, la trahison, la violence, le moment présent, laissant pour d’autres les envolés psychologisantes.
McgLaghen n’a pas une réputation à toute épreuve, il a fait un cinéma maniéré, un cinéma qui se cherche, avec des bizarreries qui détonnent du lot (Monkeys, Go Home! et The Bluegrass Special produit par les studios Disney). Il est un cinéaste inégale, dans un même film est une magnifique scène adroitement filmée laisse place à quelques choses de plutôt médiocre. Il vit mal les transitions et voit d’un mauvais œil les directions que le cinéma américain prend dans les années soixante-dix. Il essaye de rester dans le vent, tout en restant fidèle à ses idéologies de départ, ce qui fait que certains films jonglent entre les deux, nous pourrions presque imaginé qu’ils ont été réalisé par un schizophrène, Mitchell sorti en 1975 en est le parfait exemple, idem pour Ffolkes sorti en 1979. Pourtant au milieu de ça, il y a des films très honorable, ses premiers (Man in the Vault, The Rare Breed, Shenandoah), The Abductors sorti en 1957 qui est la seule rencontre au cinéma entre McLaghen père et fils, The Way West avec Kirk Douglas et Robert Mitchum, mais c’est surtout ses films avec Wayne, son second père, qui marqueront, 5 en tout: McLintock! (1963), Hellfighters (1968), The Undefeated (1969), Chisum (1970), Cahill U.S. Marshal (1973). Il est le cinéaste qui à le mieux compris le charisme de Wayne vieillissant, il le filme avec un amour et une délicatesse inouïe, il le film comme une représentation de tous ce qui l’aiment au cinéma, c’est remplie de mélancolie et de nostalgie, il ne filme pas seulement Wayne qui vieillit, mais le western qui se meurt. The Undefeated est son chef-d’oeuvre, un film qui dans la longue filmographie de McLaghen tout comme dans l’histoire du western, mérite une place à part. Si on dit que le western classique est né avec Wayne dans le Stagecoach de Ford, il meurt définitivement dans The Undefeated.