Du drame sentimental ♥♥
Après une longue absence, Leif, revient enfin à la maison. Son fils, Jake suppose qu’il a besoin d’argent mais à sa grande surprise, il lui propose de retourner tous les deux dans l’ancien chalet familial au parc Algonquin pour co-écrire un livre sur cet endroit cher à leur coeur. Après un accident dramatique, Jake décide de terminer cet ouvrage et retourne au chalet, où il découvre les secrets de la vie de son père.
Le passage au long-métrage n’est jamais chose facile et l’on sent les écueils auxquels Jonathan Hayes s’est heurté : des thèmes forts (les liens et les secrets de famille) mais un scénario pêchant par certaines situations grotesques et son manque d’approfondissement des personnages et des situations. Les instants où la caméra et la musique se posent permettent de beaux et simples moments d’émotions, ceux-ci étant malheureusement bien trop brefs.
Quelques scènes, simples et posées, permettent à l’émotion de surgir, aux personnages d’être un peu approfondis et de trouver leur juste équilibre entre intériorité et éléments explicités. L’aspect naturel, simple et contemplatif de certains plans permettent à ces très brefs moments de mettre en valeur le cadre (parc provincial Algonquin), admirable. Mais ce dernier, tissant le lien entre tous les personnages, reste sous-utilisé. Les répliques et les dialogues, trop écrits, manquent de naturel, de sincérité et de crédibilité. Le découpage et la répartition des scènes, déséquilibrés, ne se justifient ni dans l’avancement du film ni dans le déroulement de l’intrigue. L’artifice marque l’essentiel de ce long-métrage, où l’intrigue est poussée bon-train de manière totalement factice. Les relations entre les personnages ne sont abordées que de manière rapides. Les situations de crises sont même forcées jusqu’au ridicule et cet ensemble s’oppose finalement à la libre-expression du jeu d’acteurs. Leur direction semble d’ailleurs étrangement absente, tant certains personnages sont caricaturaux, voire franchement ridicules. Le personnage d’Iggy témoigne bien de cela : ses dialogues ne correspondent pas à ceux d’un enfant d’une dizaine d’années, ses réactions manquent totalement de naturel et les limites très visibles du jeu d’acteur empêchent de voir le personnage au-delà de l’acteur. L’acteur principal (Mark Rendall), malgré les défauts du scénario et certaines scènes gonflant le ridicule des situations, arrive à conserver le ton juste et est une belle révélation, à suivre dans des productions lui permettant de réellement exprimer son talent.