5 FILMS POUR METTRE DE LA COULEUR DANS SA SOIRÉE

Lorsque le gris commence à peindre notre moral, ce n’est probablement pas le bon timing pour s’installer devant un écran diffusant les mêmes teintes. Rien de mieux qu’une bonne dose de couleurs pour s’émerveiller le cristallin et changer le gris en rouge-jaune-bleu. Pour ce second top 5, je vous propose des oeuvres aux esthétiques qui savent manier l’arc-en-ciel presqu’autant que les Skittles. 

Clockwork Orange (Stanley Kubrick, 1971)

Alex (Malcolm McDowell) est le chef d’une bande de voyous qui commettent viols et batailles en Angleterre, jusqu’au jour où, après un assassinat, il se fait rattraper par les forces de l’ordre et subit une thérapie hors du commun visant à l’amputer de toute envie de violence. Bien que cette histoire relativement morbide n’inspire pas la légèreté d’un monde coloré à première vue, c’est pourtant dans une esthétique futuriste, décalée et haute en couleurs que se déroule le conte tordu de Kubrick. Absurde satire sociale, Clockwork Orange fascine par son côté visuel issu de costumes psychédéliques, de toiles bariolées et de designs (intérieurs et extérieurs) complètement éclatés. Un classique intemporel qui n’a pas fini de stimuler notre sens de la vision. 

Clockwork Orange (Stanley Kubrick, 1971)

Moment marquant : La bataille improbable entre Alex et la dame au chat (Miriam Karlin), dans une pièce décorée d’immenses tableaux érotiques.

Pour louer le film sur iTunes : https://itunes.apple.com/us/movie/a-clockwork-orange/id422094672

Hedwig and the Angry Inch (John Cameron Mitchell, 2001)

Hedwig (John Cameron Mitchell) est une chanteuse de rock transgenre au passé douloureux qui tente tant bien que mal de faire sa place dans le milieu du rock ’n roll avec son groupe de marginaux. S’étant fait frauder par un ancien amour devenu célébrité après lui avoir volé ses textes, c’est à travers des chansons mémorables et des tranches de vie tantôt drôles, tantôt tragiques que nous suivons ses démarches pour enfin confronter son amant devenu ennemi. Le film de John Cameron Mitchell nous offre un univers coloré de toutes les façons possibles. D’abord par ses personnages uniques, notamment Hedwig qui nous émerveille avec ses innombrables perruques et paillettes, mais aussi par ses décors romantico-trash et ses séquences d’animation. Un divertissement aigre-doux qui teint notre coeur de toutes les nuances d’une palette de eyeshadows. 

Moment marquant : L’invitation au public à chanter « I put on some make up, put on the eight-track… »

Pour louer le film sur iTunes: https ://itunes.apple.com/us/movie/hedwig-and-the-angry-inch/id305194600

Suspiria (Dario Argento, 1977)

Ce conte macabre nous transporte dans une école de danse allemande récemment intégrée par Suzy (Jessica Harper), une jeune étudiante américaine, qui découvrira, au fur et à mesure d’événements sordides, que l’établissement est sous l’emprise de forces maléfiques. Le classique d’Argento a la particularité de rendre l’horreur magnifique grâce à ses somptueux décors baignant dans des lumières surréalistes aux teintes rouges, bleues et vertes. L’esthétique du film est sculptée au couteau, tout comme la femme dans la scène d’introduction. Toutes les atrocités explicitement montrées deviennent des tableaux grâce à la direction artistique qui met l’horreur en valeur. Qu’il s’agisse d’un corps éventré et pendu par un câble ou bien d’un homme aveugle se faisant sauvagement dévoré par son chien guide, le tout peut être admiré dans un décors rempli de vitraux aux couleurs éclatantes ou bien dans un jeu de lumières habilement maîtrisé. Un giallo intemporel où la couleur ne se limite pas au rouge des giclées de sang.

Suspiria (Dario Argento, 1977)

Moment marquant : la brutale scène de pendaison en début de film, qui donne tout de suite le ton glauque et féérique à l’oeuvre.

Pour louer le film sur iTunes : https://itunes.apple.com/gb/movie/suspiria/id720816043

Chasse au Godard d’Abbittibbi (Éric Morin, 2013)

Tout commence avec le passage du réalisateur français Jean-Luc Godard en Abitibi dans les années soixante, qui y disperse une équipe pour la réalisation de projets audiovisuels. Michel (Alexandre Castonguay) et Marie (Sophie Desmarais), jeune couple passionnément amoureux, voient leur appartenance à leur Abitibi natale chamboulée à l’arrivée de Paul (Martin Dubreuil), un accompagnateur de Godard, voulant travailler avec eux. Place aux couleurs vives et pastel typiques du cinéma de la Nouvelle Vague française dans cet hommage au cinéma des années soixante. Le long métrage d’Éric Morin a la particularité de se dérouler en territoire atypique au cinéma québécois, exposant un Rouyn-Noranda rétro et éclatant de par son ciel acrylique et de ses décors à l’esthétique pop art. Chasse au Godard vous offre ainsi toute la folie esthétique de cette époque lointaine sur une terre bien particulière qui, contrairement à ce que l’on pourrait s’imaginer, ne se résume pas à la verdure, visuellement parlant.

Chasse au Godard d’Abbittibbi (Éric Morin, 2013)

Moment marquant : Le concert des Breastfeeders. Vous avec, vous resterez avec « Angle mort » dans la tête. 

Pour louer le film sur iTunes: https://itunes.apple.com/il/movie/hunting-the-northern-godard-chasse-au-godard-dabbittibbi/id953399218

Snow-White and the Seven Dwarfs  (David Hand, 1937)

Nul besoin de résumé ici, nous connaissons tous l’histoire de Blanche-Neige et les Sept nains. Du moins, j’ose espérer. Nombreux sont les films d’animation qui auraient pu figurer sur cette liste. Par pur égoïsme, j’ai voulu me pencher sur mon préféré, pionnier du cinéma d’animation qui, malgré ses moeurs relativement conservatrices, a su traverser les époques sans prendre trop de rides. L’étonnante palette de couleurs du film est mise en valeur par la qualité de l’animation, révolutionnaire pour l’époque, qui épate par la fluidité de ses mouvements et le réalisme de ses graphismes. Si les films précédemment mentionnés, malgré leur éclat visuel, n’inspirent pas particulièrement la légèreté avec leurs récits, on ne se trompe pas en choisissant ce conte de fée pour attendrir son âme endurcie par la crainte d’un certain virus en ce début de décennie. 

Snow-White and the Seven Dwarfs (David Hand, 1937)

Moment marquant : La transformation particulièrement creepy de la méchante reine en vieille sorcière.

Le film est disponible sur la plate forme « Disney Plus »

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