En ce mois d’avril du coming of age sur Cinémaniak, on vous propose des oeuvres récentes et moins récentes qui s’inscrivent dans le genre. Cinq quêtes initiatiques dont les protagonistes adolescents sauront vous séduire. À découvrir ou redécouvrir sur Netflix dans le confort de votre salon.
Par Alexandre Blasquez et Marc-Antoine Lévesque
» Wadjda
Réalisation : Haifaa al-Mansour
Année : 2012
Pays : Arabie Saoudite
C’est quoi?
Avec Wajda, Haifaa al-Mansour est la première femme à réaliser un film en Arabie saoudite. Rien que pour ce challenge difficile, le spectateur mérite de faire la connaissance de ce personnage frondeur qui décide, vaille que vaille de n’en faire qu’à sa tête. Wadjda a 12 ans. Converses au pied, jean à la taille et musique rock dans les oreilles, elle rêve de s’offrir un vélo, un simple vélo qu’il lui est interdit d’enfourcher dans son pays. Soumise à un patriarcat d’un autre temps. Elle compte bien s’approprier cet objet de tous les scandales et faire un pied de nez à ceux qui souhaitent le lui refuser. Ce vélo, c’est le symbole de sa liberté, de la liberté des femmes de tout un pays qui refuse de leur permettre l’accès au plaisir, au même titre qu’un homme.
Bande-annonce originale avec sous-titres français :
» Les quatre cents coups
Réalisation : François Truffaut
Année : 1959
Pays : France
C’est quoi?
Classique s’il en est un, Les quatre cents coups de François Truffaut met en scène Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud), un des personnages inoubliables de l’histoire du cinéma. Faire les quatre cents coups avec ce jeune garçon laissé à lui-même est un de ces privilèges que permet le cinéma. Truffaut capte avec vivacité et grande humanité ce désir de vivre du jeune Antoine dans cette société qui n’est pas faite pour lui. Entre abandon, petits crimes, détention juvénile et cavale, cette histoire vous emporte entre Paris et les plages, tout en vous enivrant dans la beauté humaine de l’adversité. Les quatre cents coups est un des premiers grands coming of age, il ne faut jamais se priver d’un chef d’oeuvre.
Bande-annonce originale :
» mid90s
Réalisation : Jonah Hill
Année : 2018
Pays : États-Unis
C’est quoi?
Un jeune garçon nommé Stevie (Sunny Suljic) développe sa passion du skateboarding avec des jeunes adolescents, y apprenant quelques réalités de la vie au passage. Jonah Hill nous offre un premier film d’une grande sensibilité où il maîtrise sa caméra de manière intelligente et toujours respectueuse de ses sujets. mid90s est un film articulé au service de personnages inarticulés lorsqu’ils s’expriment ce qu’ils vivent. Un exemple parfait de l’art cinématographique au service de l’humain. À la fois dure et remplie de douceur, cette quête initiatique aborde les différences de classe, d’origine et le privilège qui s’y ancre. En plus de nous donner une petite dose de nostalgie 1995.
Voir ce que l’on en avait dit à sa sortie sur les écrans
Bande-annonce originale :
» Rocks
Réalisation : Sarah Gavron
Année : 2019
Pays : Royaume-Uni
C’est quoi?
Rocks est le troisième film de la réalisatrice britannique Sarah Gavron. Elle nous dépeint le quotidien de Shola, surnommée Rocks, une jeune nigériane de 15 ans qui vit avec son petit frère Emmanuel dans le quartier londonien de Hackney. Lorsque leur mère disparait du jour au lendemain sans crier gare, ils se retrouvent livrés à eux-mêmes, fuyant les services sociaux avec l’aide de quelques amies. Un vibrant plaidoyer sur l’amitié et ce fameux passage à l’âge adulte qui pour ce faire, s’accompagne bien souvent d’expériences douloureuses. Le film n’en reste pas moins solaire, enlevant et touchant. L’émotion des acteurs ne vous quittera pas du regard dans cette belle surprise du catalogue Netflix rappelant l’exaltation et la ferveur du Mustang de Deniz Gamze Ergüven (notre critique ici).
Bande-annonce originale :
» Ferris Bueller’s Day Off
Réalisation : John Hughes
Année : 1986
Pays : États-Unis
C’est quoi?
Comment parler du genre coming of age sans y inclure le roi du genre : John Hughes? Hughes a consacré la majorité de sa carrière à l’enfance et à l’adolescence en nous offrant classique après classique dans les années 1980-90, à la réalisation et au scénario (Sixteen Candles, The Breakfast Club ou encore Weird Science) ou seulement à la scénarisation (Home Alone, Dennis the Menace, Beethoven). Classique du cinéma populaire américain, Ferris Bueller’s Day Off célèbre l’école buissonnière comme aucun autre film ne l’a fait avant ou après. Prétendant la maladie avec créativité pour déjouer le directeur, l’adolescent Ferris (un jeune Matthew Broderick) entend profiter au maximum de sa journée de congé. Il entraîne Cameron (Alan Ruck), son ami sous l’emprise de la pression parentale, dans ses aventures… principalement pour la Ferrari de son père. Sa copine Sloan (Mia Sara)profite également de cette journée de liberté. Les trois amis, à travers leurs aventures et cette folie enivrante, confrontent leurs inconforts et différences. Un classique bonbon qui fait toujours du bien.
Bande-annonce originale :
Crédits photos : Mongrel Media, mk2, A24 et Netflix
Image de couverture : Ferris Bueller’s Day Off