2014 : Bilan du cinéma Mondial

« Le cinéma américain a gagné «  ! Quelle belle accroche pour débuter notre bilan du cinéma mondial 2014 et par la même occasion pour paraphraser Christophe Ganz dans l’analyse du (relatif) succès de sa Belle et la Bête.

Et encore, le réalisateur français se place forcément du point de vue de la France où les productions locales et même européennes conservent une place très importante dans l’offre globale…

Depuis l’Amérique du Nord, le (triste) constat est tout autre…Et, bien que vous lisiez Pierre dresser un bilan enthousiaste des Blockbusters en 2014, nous ne pourrons que contempler, placide une année tristement éclatée avec du cinéma européen, asiatique voir « du monde » dans les festivals… mais quasi-inexistant dans les salles.

Car oui, la morosité fut de rigueur cette année, malgré un Xavier Dolan célébré, malgré les domaines de l’animation et du documentaire en grande forme (voir articles par ailleurs) et surtout une période de lobbying pré-oscar qui s’en va débuter dans les jours qui viennent. La déception fut grande de ne voir aucun grand film français par exemple, tout comme les dernières réalisations de grands noms du paysage mondial (Allen, Nolan, Von Trier…etc.).

Fort heureusement le cinéma indépendant apporte régulièrement son lot de surprise tout comme les séries B qui semblent prendre une place plus importante. Pour preuve la vigueur d’un festival comme Fantasia en juillet à Montréal.

Le cinéma québécois a semblé en grande forme (voir article par ailleurs) cette année… ce qui ne fut pas vraiment le cas du cinéma français (qualitativement parlant)…

Alors où pourrons-nous chercher les meilleures productions de l’année ?

Bilan !

gone girl interstellar

2014 Fincher Vs Nolan ?

On nous l’a annoncé des semaines avant leur sortie, Interstellar de Christopher Nolan et Gone Girl de David Fincher devaient être les films les plus attendus de l’année. Parfaitement aligné avec les sorties des oscars, le premier a essuyé un nombre incroyable de critiques (à cause d’un niveau important d’incohérences dans son récit) tandis que le second a vu une critique relativement bonne lui échapper des mains quant à la longueur de son œuvre  (beaucoup annoncèrent que le film faisait une heure de trop). Résultat ? À part Rosamund Pike qui semble en bonne position pour une nomination aux oscars ainsi que les techniciens d’Interstellar , la bulle s’est percée et les deux films ne semblent plus que des outsiders dans la saison des prix.

D’abord parce que niveau policier, Gone Girl pourrait se faire voler la vedette par un Nightcrawler assez gonflé ! Et aussi parce que 2014 ne fut pas une année à science-fiction (hormis quelques excellents amusements tels que Space Station ou Time Lapse)

Si Her (de Spike Jonze) est sorti fin 2013 pour les oscars, il aura toutefois ravi la quasi-totalité de l’équipe Cinemaniak.

Dans le mélange des genres nous retiendrons également I, Origins, The Fault in our Stars (avec la désormais indispensable Shailene Woodley) ainsi que les dernières réalisations de Tommy Lee Jones (The Homesman) ou Clint Eastwood (Jersey Boys)

 

2014 année des blockbusters ?

Divergent Maze Runner Hunger Games

Et si la menace venait directement des studios ? Un homme-araignée, des voitures robots, deux plagiats des Hunger Games, des tortues Ninja… en effet, cette année fut en riche Blockbuster !

Tout d’abord, nous purent constater quatre films Marvel sortis cette année et ce ne fut pas pour déplaire à certain de l’équipe : X-men: The day of future past a étonné de par son scénario très complet et bien rythmé, mais le film souffre néanmoins d’une platitude très marquée. Captain América: Le soldat d’hiver, mieux réussi que le premier volet, convainc grâce à l’action très présente et un humour bien maitrisé. The Amazing Spiderman II a également été très apprécié, notamment grâce à la qualité des effets spéciaux et à l’humour qu’apporte Andrew Garfield au film. Et enfin, le petit nouveau de l’année, les gardiens de la galaxie a partagé notre équipe. Le film arrive en deuxième position au box-office mondial avec 772 millions de dollars de recette en fin d’année.
Les films de supers héros semblent plus que jamais avoir la côte et ce n’est pas prêt de changer puisque les 4 films ci-nommés auront une suite prévue pour 2016 et 2017.

Côté Disney, Angélina Jolie réalise le plus gros succès commercial de sa carrière avec Maleficent puisque le film réalise pas moins de 757 millions de recette dans le monde. Malgré une critique acerbe, le film se place en troisième position du Box-office. Pour  Laurent, ce n’était qu’un conte de fées indigeste dans lequel le réalisateur essaie, plutôt maladroitement, de faire oublier la pluie d’effets spéciaux et autres tics visuels inutiles.

Michael Bay quant à lui, ne chôme pas. Avec son 4e volet, Transformers l’Age de l’extinction, il réalise un total de 1 milliard de dollars de recette, le plaçant directement numéro 1 au box-office mondial. Cependant, le film souffre de longueur, le scénario est décousu et on ressort de la salle avec une bonne migraine… Mais les spectateurs sont quand même aux rendez-vous et ne se lassent visiblement pas de voir des voitures robots se faire la guerre sur fond d’explosions et d’effets spéciaux à gogo.(comme quoi le marketing fonctionne !) . Comme si cela n’était pas suffisant, Bay s’est également payé le luxe de produire Ninja Turtle qui n’a convaincu que Pierre dans notre équipe.
Grosse surprise pour Edge of Tomorrow. Le film, qui était prédit à un échec deux semaines avant sa sortie, réalise pourtant 369 millions de dollars au box-office. Coup de cœur de Syril qui qualifie la réussite de ce film dans une balance parfaite entre humour et action.
Autre film plutôt atypique: Snowpiercer (le transperceneige). La différence de ce film réside dans son format (le train), ce qui lui confère une originalité certaine.

GODZILLA_afficheGodzilla est définitivement LE film qui a le plus divisé notre équipe. Coup de cœur de Laurent qui y a vu une beauté cinématographique lui attribuant le note de cinq sur cinq. Tandis que Pierre a trouvé le film incohérent et ennuyeux. Le film a tout de même cartonné aux Box-offices avec plus de 525 millions de recette.
Quant à Hercule, Laurent trouvera que, si le film n’est pas une grande réussite, il n’est toutefois pas déplaisant à regarder. Il catégorisera le film de « Péplum standard ».

Eloi a finalement été charmé par The Equalizer, la réunion du tandem Antoine Fuqua/Denzel Washington dans un film d’action parfaitement exécuté.

Et les Blockbusters français dans tout ça ?
Ou plutôt devrai-je dire LE blockbuster français, puisque Luc Besson est le seul à avoir représenté la France outre-Atlantique cette année avec Lucy. Le film a pulvérisé le record du réalisateur sur le sol américain puisque le film a totalisé 458 millions de dollars, c’est plus que le cinquième élément. Pierre a adoré ce film qu’il qualifiera de vrai, d’humain et très intelligent.
L’année n’étant pas encore finie, nous n’oublions pas les films qui sont en ce moment à l’affiche comme le dernier volet du Hobbit: La Bataille des Cinq Armées.
2014 fut dont une bonne année pour les blockbusters au niveau des recettes (et une sacrée concurrence pour le cinéma d’auteur) : Ca ne devrait pas changer de sitôt puisque dès l’an prochain, de nombreuses nouvelles sorties seront au programme : Jurassik World (sortie prévue en juin), Terminator Genesys (sortie prévue en juillet)… et n’oublions pas les prochains Marvel avec Avengers: Age of Ultron (sortie prévue fin avril) et le reboot des 4 fantastiques (sortie prévue pour début aout).

Et le cinéma indépendant dans tout ça ?

Difficile de passer à côté de Whiplash, qui a tout raflé sur son passage cette année à commencer par Sundance au tout début. Ensuite, Only Lovers Left Alive du toujours aussi attendu et adulé Jim Jarmusch a dépassé les attentes déjà très hautes. Under the Skin, le film le plus intrigant de l’année avec le retour inespéré de Jonathan Glazer, a été le prochain choc sur la liste et a su démontrer tout le courage qui réside encore dans les cinéastes indépendants contemporains et dans ce cas-ci, des actrices ; Scarlett Johansson se lançant corps et âme dans l’aventure

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Difficile d’ignorer la fresque épique Boyhood, qui a fortement divisé la rédaction ici, mais qui a fait énormément de bruit un peu partout. Dans le même créneau, l’adulé Wes Anderson et son Grand Budapest Hotel a aussi été parmi les incontournables de l’année même si encore une fois, plusieurs furent déçus parmi nous.

Parmi les films de festivals ou les films sortis DVD, les excellents Night Moves, The Harvest ou Thou Wast Mild and Lovely ont fait beaucoup jaser ici comme ailleurs. White Bird in a blizzard a également marqué le retour de l’enfant terrible Gregg Araki et le tandem Woody Allen / John  Turturro dans une réalisation de ce dernier (Fading Gigolo) fut un plaisir certain.  On ne saurait finalement se goinfrer dans le buffet cinéphilique de 2013 sans faire un arrêt vers Life Itself ou The Immigrant, quelques exemples parmi d’autres qui montrent comment le cinéma indépendant est encore en santé en 2014.

 

S’il y a un film à retenir toutefois, c’est Birdman qui a énormément séduit l’équipe Cinemaniak et qui risque fort de se retrouver dans toutes les catégories de pointes avec la meilleure des chances lors des prochains oscars.the tribe

 

2014 bien triste pour le cinéma international

 

Si la part du cinéma non-américain a baissé cette année dans les recettes globales, nous avons toutefois eu plusieurs coups de cœur. Certains grands films sont restés en festival (Still The Water, Xenia, The Tribe ou 71) mais d’autres eurent la chance d’obtenir une sortie en salle et il faudra féliciter les exploitants pour cela:

En début d’année le fantastique Passé d’Asghar Faradhi laissait la population dans un état second. Quelques semaines plus tard, c’était le très controversé Nymphomaniac qui sortait sur nos écrans… Si certains ont qualifié la nouvelle œuvre du trublion Von Trier de « pire film de l’année », il en fut autrement pour Eloi qui en fit bonne presse.

L’été donna sa chance au Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, très bonne adaptation du best-seller suédois.

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Enfin en octobre, malheureusement sortait le feel-good Pride qui ne trouva pas son public en cette période faste de l’année.

Tout cela est bien peu et la tendance ne devrait malheureusement pas s’améliorer. Si l’Europe a signé un accord d’aide à la diffusion à l’ensemble des œuvres européennes, il conviendrait de réfléchir à ce type de possibilité pour l’Amérique du Nord. Aux États-Unis, les films non-américains sortent uniquement à New York ou Los Angeles. Souhaitons-nous qu’il en soit de même ici ?

*Dossier réalisé par Eloi Mayano-Vinet, Pierre Duvanel & Syril Tiar*

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