Nouvelle incursion dans la science-fiction pour le papa de The Cell; Avec SELFLESS, il compose un film rondement mené à quelques bribes de ce qu’aurait pu devenir un classique. ♥♥♥½
Que feriez-vous si on vous proposait de vivre éternellement ? Damian Hale, un richissime homme d’affaire new yorkais atteint d’une maladie incurable, se voit proposer une opération révolutionnaire par le mystérieux groupe Phénix : transférer son esprit dans un corps de substitution, « une enveloppe vide », un nouveau corps jeune et athlétique pour prolonger sa vie. Comment résister à une telle proposition ? Damian Hale procède au transfert et redécouvre les joies de la jeunesse, du luxe et des femmes dans son nouveau corps. Jusqu’au jour où Damian découvre un terrible secret sur l’opération. Un secret pour lequel Phénix est prêt à tuer.
Tarsem Singh à qui l’on doit le très bon The Cell (avec Jennifer Lopez) et le moins bon Miror Miror (avec Julia Roberts), revient adapter un scénario des frères Pastor, lequel fut placé pendant un bon moment sur la « black list » d’Hollywood recensant les meilleurs scénarios encore à produire. Il va s’en dire que c’est ce dernier qui fait à la fois la force et la (légère) faiblesse du film. Force car il réussit à tenir en haleine le spectateur pendant près d’une heure depuis un démarrage très science-fiction vers un thriller à énigmes, fausses pistes et retournement de situation. Légère faiblesse car à force d’accumuler les voltes/faces, le long métrage finit par perdre en crédibilité et donc en intérêt du spectateur. En outre, la narration prend le chemin de la question personnelle à défaut de l’aspect plus universel du concept…choix finalement assez cohérents mais déjà vu dans bon nombre de films d’action (Looper/Time out…etc).
D’ailleurs, c’était clairement le choix des scénaristes puisqu’ils ont déclaré : « on a imaginé que la technologie pouvait nous libérer de la mort et on s’est demandé quel en serait le prix à payer, un prix moral, autre que l’argent, s’entend. Ces idées permettaient d’explorer des thèmes universels.″ Alex Pastor
SELFLESS, thriller SF rondement mené donne une exposition bienvenue à Ryan Reynolds
Niveau mise en scène, le réalisateur n’a rien à se reprocher…Il compose un film honnête et très proche de la réalité : Pour rendre la science-fiction crédible dans cette histoire, je voulais une esthétique un peu stylisée avec des mouvements d’appareil plus statiques″, argumente-Tarsem Singh D’ailleurs, la photo de Brendan Galvin permet d’oublier que le film est sans doute fait de peu de moyens…
Si l’aspect science-fiction est vite estompé pour laisser la place à une sorte de thriller qui va de bondissements en rebondissements, ce n’est qu’avec plus de plaisir.
Il y avait matière à faire un grand film…grand film d’énigmes si le scénario avait été encore plus pervers. Au lieu de cela, SELFLESS est une très belle réussite et permet à Ryan Reynolds d’obtenir un premier rôle (qu’il tient) plutôt bien.