Froid et maîtrisé, La Sapienza d’Eugene Green est un film hermétique rempli d’humaniste. ♥♥♥♥

Si Robert Bresson avait un héritier dans sur la planète cinéma actuelle, Eugene Green serait le premier sur la liste. Il s’en réclame lui-même et son cinéma le reflète grandement. La Sapienza, son 5e long métrage, est un hommage aux arts, à l’architecture tout particulièrement… Son film est droit, assit sur une structure solide, il est en soit une oeuvre architectural, d’où le rapprochement que l’on pourrait faire pas seulement avec le cinéma de Bresson et également celui d’Antonioni, de Tarkovsky, de Rossellini et même du Mort à Venise de Visconti. Dans une entrevue accordé en 2003 pour Objectif Cinéma, il avouait : « Je ressens donc une affinité globale avec le grand cinéma européen, disons de 1955 à 1979 […] par rapport à l’histoire du cinéma, je suis peut-être une soucoupe volante partie du cinéma des années 70 et qui arrive au début du vingt et unième siècle…». En fait, il n’a pas totalement tort, dans son cinéma et dans La Sapienza particulièrement, on voit plus connexion avec le cinéma de cette période-là qu’elle la sienne. Il y a quelque chose dans la forme et la structure de son oeuvre qui nous rappel les films de cette ère, mais également dans sa retenu face au déroulement de certaine situation.

Alexandre, architecte reconnu, et sa femme Alienor font un voyage en Italie. Ils croisent la route de Goffredo et de sa sœur, Lavinia. Lui rêve de devenir architecte, elle est gravement malade. Alexandre veut continuer sa route, mais Alienor voudrait rester auprès de Lavina le temps que celle-ci aille mieux. Alexandre continuera son voyage vers Rome avec Goffredo, tandis Alienor restera au chevet de Lavina. Alexandre deviendra le mentor de son compagnon de voyage, il lui partagera son savoir et Goffredo donnera envie à Alexandre de continuer vers le chemin de l’enseignement. Entre Aliénor et Lavina naîtra une amitié faites de discutions psychologiques et de sorti au théâtre.

La retenu d’Eugene Green est là, dans la représentation des relations entre ses personnages. Le spectateur actuel, face à son film, fait des supposions erronés vis-à-vis les situations à venir. Entre Alexandre et Goffredo, tout semble présager qu’il y aura une tension sexuel entre les deux, à un certain point, le «disciple» invitera même son «maître» à venir le visiter dans sa chambre durant la nuit, chose qu’il fera, mais Alexandre semble plus intéresser à la Lumière dans la chambre que par le jeune homme. La relation est entièrement basé sur un échangé de savoir, tout comme la relation entre Lavina et Alienor qui sera basé uniquement sur les discutions et sur l’art. Contrairement à ce qui est souvent le cas dans le cinéma actuel, qui fonde beaucoup de relation interpersonnel sur une tension amoureuse et sexuel, Green l’exclut totalement des situations, construisant, comme un architecte, son film sur une structure formel.

 

Laurent

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