Quai d’Orsay

Satire politique et bon mots par le réalisateur français Bertrand Tavernier ♥♥♥½

Alexandre Taillard de Vorms est grand, magnifique, un homme plein de panache qui plait aux femmes et est accessoirement ministre des Affaires Étrangères du pays des Lumières : la France. Le jeune Arthur Vlaminck, jeune diplômé de l’ENA, est embauché en tant que chargé du “langage” dans le même ministère. En clair, il doit écrire les discours du ministre ! Mais encore faut-il apprendre à composer avec la susceptibilité et l’entourage du prince, se faire une place entre le directeur de cabinet et les conseillers qui gravitent dans un Quai d’Orsay où le stress, l’ambition et les coups fourrés ne sont pas rares… Alors qu’il entrevoit le destin du monde, il est menacé par l’inertie des technocrates.

Adapté de la BD « quai d’orsay » de Christophe Blain et Abel Lanzac, cette nouvelle réalisation du grand réalisateur Bertrand Tavernier est une jolie réussite. Au programme : satire politique, tonicité et bons mots sont au programme.

S’il tend plutôt vers la conquête que vers le désormais classique Exercice de l’État, Quai d’Orsay a le mérite de faire grandement rire emmené par une bien belle direction d’acteurs et une écriture de dialogue excellente. Pourtant, le nouveau long de Tavernier manque toutefois légèrement de souffle. D’une part, aucune intrigue ne se dessine jamais…et d’autre part, filmé entre quatre murs, il donne une sensation d’enfermement qui finit par lasser.

En reste une très jolie distribution d’acteurs : Thierry Lhermitte et Niels Arestrup en tête… mais aussi Julie Gayet et Raphael Personnaz qu’on apprécie de voir dans de plus grosses productions

L’écriture est brillante et l’ironie que porte le réalisateur sur son sujet est souvent jubilatoire… C’est déjà beaucoup pour cette sympathique comédie !