France, 2015
Note:★★★½
Même s’ils s’entendent bien, Florence et Vincent ont décidé de divorcer. Vivre comme des amis, pas de cela pour eux. Ils n’ont toutefois pas trouvé le moyen de l’annoncer à leurs trois enfants turbulents. Lorsque Florence reçoit une promotion qui l’oblige à déménager quelques mois au Danemark et que Vincent a la chance d’exaucer son rêve de faire du travail humanitaire à Haïti, un problème se pose. Qui s’occupera des enfants? Personne ne veut avoir leur garde et l’ancien couple utilisera des moyens de plus en plus disgracieux pour convaincre leurs progénitures d’aller vivre chez l’autre parent.
Dans la famille Leroy je demande la mère, Florence et le père, Vincent, campé respectivement par Marina Foïs et Laurent Lafitte. Le jeu, ou l’enjeu du film, c’est se battre (le mot est faible) et user de stratagèmes les plus fous pour dissuader les enfants d’aller habiter chez l’un ou chez l’autre et ainsi perdre la garde. Après plusieurs années passées à s’épauler et à bâtir une relation que l’on veut nous montrer dès les premiers plans du film stable et équilibrée, très vite, on oublie l’image de cette famille modèle. L’empathie que l’on a cru avoir pour ces deux personnages vole alors en éclat dès le deuxième quart du film quand les brimades physiques (coupe de cheveux ratée, faciale au yogourt) ou morales commencent.
Les auteurs du Prénom adoptent un ton irrévérencieux sur une idée plutôt originale d’inverser la donne quant à la garde des enfants. Néanmoins, on reste sur cette impression que tout, y compris la bande-annonce, n’est que prétexte à une surenchère de gags qui, avouons-le, sont pourtant souvent efficaces, à l’image de cette scène d’ouverture où les personnages entament une course poursuite. Le réalisateur semble courir après le rire sans jamais vraiment l’attraper au vol. Certes on rit, mais pas autant qu’on l’aurait souhaité.
Le film a le mérite de s’essayer à la comédie à l’américaine mais sans réussir vraiment à restaurer le mauvais esprit d’œuvres au ton plus grinçant comme La guerre des Roses dont on sent ici fortement la corrélation. Où est passée l’écriture tout en nuance des auteurs du Prénom qui nous avaient régalés avec leur film précédent?
Ce n’est pourtant pas la faute à la distribution, Laurent Lafitte au fort potentiel comique incarne parfaitement ce père à la force tranquille et Marina Foïs apporte une certaine crédibilité à cette mère prête à tout face à des enfants têtes à claques, abrutis par les technologies modernes.
Malheureusement, au final pas de coup de poker avec ce film sans surprises, juste le bluff d’une belle prémisse qui s’essouffle avant même que le rythme ait pris son envol.
Auteur: Alexandre Blasquez
Durée: 1h25