Mauvais genre ? – ♥♥
Après la mort de sa meilleure amie Laura, Claire tombe en dépression, mais une découverte surprenante au sujet du mari de son amie va lui redonner goût à la vie. C’est ainsi qu’une quête sur l’identité commence.
François Ozon continue de tracer son chemin avec des histoires originales, cherchant à surprendre son public. En adaptant la nouvelle Une amie qui vous veut du bien, de Ruth Rendell, on pourrait s’attendre à un thriller ou à un film policier, mais il n’en est rien. Le réalisateur propose un film de genre, mais en s’attardant justement, une fois de plus, sur ce fameux Genre, ouvert à toutes les discussions et à toutes les diatribes.
Après une scène d’exposition magistrale, posant simplement et très efficacement les personnages, l’histoire et le contexte, est (trop ?) rapidement dévoilé le noeud de l’histoire : autour de la mort de Laura, son mari et sa meilleure amie feront leur deuil en explorant et en affrontant, ensemble, leurs désirs et leur moi profond. Dès lors, François Ozon perd malheureusement la maîtrise du suspens et de l’histoire pour rapidement sombrer et se perdre dans des clichés, sous prétexte de les dénoncer. Chacun aura son lot de bêtises, d’ignorances et d’intolérance et on passera par des situations et des scènes déjà vues et revues mille fois, comme dans un cabaret, où les deux personnages principaux assistent à un numéro qui les renvoient à leur propre quête. Romain Duris est certes surprenant dans ce rôle, mais son personnage est très caricatural et l’on ne rentre pas en profondeur dans son intimité et son intériorité. Comme Raphaël Personnaz, il ne sert que de faire-valoir au véritable intérêt du film, à savoir Anaïs Demoustier, juste, émouvante et lumineuse, dans sa trajectoire de jeune fille et sa construction en tant que femme. Émouvante au début, lassante au milieu et prévisible voire énervante sur la longueur, la nouvelle amie de François Ozon sera à n’en pas douter, un accroc vite réparé à sa belle filmographie.