Mobile Etoile est la rencontre de deux arts (la musique et le cinéma) avec un certain souhait de mise en avant musicale. Au détriment d’une réelle intention cinématographique, le film trouve une certaine fragilité dans son développement….♥♥
Hannah est une femme de 40 ans, française d’origine, habitant Montréal. Elle enseigne la musique avec son mari Daniel et anime avec lui une chorale de chant liturgique juif. Depuis une dizaine d’années, ensemble, ils se consacrent avec passion, détermination et dévotion à leur groupe de chant. Malheureusement, comme dans tous les domaines des arts, le financement ne suit plus ce qui vient perturber l’engagement d’Hannah.
Il est toujours très difficile de rendre sur grand écran la puissance de la musique classique. Certain choisissent de l’enrober dans des intrigues populaires (La famille Bélier, Les Choristes) quand d’autres essaient tant bien que mal de laisser la part belle à la musique quitte à en oublier le développement scénaristique. Mobile Etoile est de ceux-là puisqu’à aucun moment, le long métrage de Raphaël Nadjari ne semble vouloir satisfaire à une certaine facilité de narration quitte à flirter très souvent avec le documentaire. Ici, pas ou peu de scénario véritablement, le spectateur doit suivre les périples de ce couple en proie aux difficultés professionnelles risquant alors un ennui véritable lorsque non-happé par le sujet.
En outre, le film dépeint un personnage principal interprété par Géraldine Pailhas plutôt antipathique. Très souvent en colère ou excédée, son personnage n’est sauvé que le temps d’une ou deux scènes… Volonté de réalisation ou manque de recul sur son histoire ? Le réalisateur Raphaël Nadjari emmène son spectateur vers le dépriment et ne réussit pas à équilibrer ses émotions.
Certes, Mobile Etoile procure une certaine amertume et quelques émotions surtout grâce à ses chants et le charisme de ses interprètes, mais il manque aussi très souvent d’intrigue (surtout dans sa première partie) où le réalisateur semble mettre de côté ce qui peut piquer la curiosité de son auditoire. La deuxième partie (bien que trop longue) effleure certains sujets déjà plus intéressant sans toutefois parvenir à les traiter. Dommage