Premier long-métrage réalisé et interprété par l’acteur Don Cheadle, Miles Ahead retrace une partie de la vie du jazzman légendaire Miles Davis. ♥♥
2016 l’année du jazz au cinéma ? Après le très bon Born to be Blue, biopic de Chet Baker sorti quelques mois auparavant, Don Cheadle transpose à sa manière la vie de Miles Davis au cinéma. Là encore, Miles Ahead commence par la fin et se focalise sur une période de déclin artistique pour le musicien. Commencer par la fin pour ensuite mieux remonter aux origines, le processus est habile mais a déjà été utilisé à de nombreuses reprises dans ce type de film.
Miles Ahead: Sexe, drogues et jazz
Miles Ahead débute en 1979, période où Miles Davis vit reclus chez lui et refuse de faire écouter à qui que ce soit ses nouvelles compositions. Entre alors dans sa vie un journaliste du magazine Rolling Stone interprété par Ewan McGregor qui veut à tout prix écrire sur le musicien. Si Miles Ahead a la particularité de se focaliser sur la relation mouvementée entre le musicien et le journaliste, le long-métrage de Don Cheadle reste malgré tout d’un classicisme pompeux. En outre, le metteur en scène met davantage en avant la dimension sulfureuse de la vie du jazzman : drogues, sexe et violence en oubliant au passage de nous parler de musique. Quelles ont été ses influences ? Qu’est ce qui l’a amené à jouer de la musique ? Les questions légitimes que se pose le spectateur resteront ici sans réponse.
Avec Miles Ahead, Don Cheadle nous parle d’un épiphénomène dans la vie de Miles Davis en oubliant de nous raconter l’essentiel. Pour les profanes comme moi qui ne connaissaient pas grand chose de la vie du jazzman, vous n’apprendrez rien plus si ce n’est que Miles Davis était quelqu’un de torturé, drogué et violent. Il est temps qu’Hollywood arrête de privilégier en permanence la dimension sensationnelle de la vie des artistes pour plus se focaliser sur l’essence même de leur œuvre.