Les 5 courts-métrages d’animation des Oscars 2023

Dans le cadre de la 95e cérémonie des Oscars qui approche à grands pas, nous vous proposons une brève introduction, ainsi que notre appréciation des cinq courts-métrages d’animation en nomination cette année.

 

» An Ostrich Told Me the World Is Fake and I Think I Believe It
(Lachlan Pendragon)
Australie, 2021

Lorsque Neil, un employé de bureau bien ordinaire, commence à questionner sa réalité, une série de péripéties lui feront découvrir l’envers du décor. Scénarisé, réalisé et animé par le jeune réalisateur australien Lachlan Pendragon, ce court-métrage en stop-motion fait preuve d’une bonne maitrise de la technique et des différents médiums utilisés. Il rappelle le style brut de l’animation des diverses itérations de la franchise Wallace & Gromit, mais avec moins d’identité propre. Bien que le sujet mis de l’avant par l’histoire ait déjà été abordé sous plusieurs formes et que le jeune réalisateur ait encore besoin de raffiner sa signature, ce projet mérite sa place aux Oscars si ce n’est que pour l’audace et le talent dont Pendragon a fait preuve dans toutes les étapes de la production de ce film aliénant.

Voir la bande-annonce ici.



» The Flying Sailor

(Amanda Forbis et Wendy Tilby)
Canada, 2022

Du haut de ses sept minutes, ce court court-métrage offre une intéressante interprétation d’une expérience que peu ont vécue. Ce projet de l’ONF s’inspire en effet de l’incroyable histoire vraie d’un marin qui a survécu à une explosion l’ayant projeté à 2 km. Grâce à leurs années d’expérience avec notamment When the Day Breaks (1999) et Wild Life (2011), le duo formé des réalisatrices canadiennes de films d’animation Amanda Forbis et Wendy Tilby, réussissent à superposer des techniques 2D avec de la 3D, ainsi que des prises de vue réelle pour représenter l’inconcevable. Une aventure céleste et presque astrale qui n’a pas besoin de dialogues pour transmettre cette sensation étrange, mais familière de se sentir seul dans l’univers.

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» Ice Merchants

(João Gonzalez)
Portugal, Royaume-Uni, France, 2022

Un court-métrage sur l’amour, les valeurs familiales et le deuil, Ice Merchants est une petite perle du cinéma qui impressionne grandement malgré la simplicité de son histoire et l’absence de dialogues. Le film est supporté par une belle animation qui témoigne d’une bonne maitrise de son art, mais ne sort toutefois pas de l’ordinaire. Le réalisateur portugais, João Gonzalez, mise en effet moins sur le cadre du film, mais plutôt sur le bagage émotionnel de son intrigue et de la puissance des non-dits dans la relation entre un père et son fils. Le résultat est un récit poignant d’envergure dont la progression semble s’étaler sur bien plus que 14 petites minutes.

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» The Boy, the Mole, the Fox and the Horse

(Peter Baynton et Charlie Mackesy)
Royaume-Uni, 2022

Basé sur le livre illustré du même nom paru en 2019 et écrit par Charlie Mackesy, ce court-métrage séduit par la pureté de son histoire et la légèreté de ses dialogues. Se rapprochant du format d’un conte pour enfants, ce film n’est pas moins pour un public adulte, car la moralité des discussions entre les personnages peut très bien résonner chez des individus de tous âges. De toute beauté, ce court-métrage suit l’aventure d’un petit garçon à la recherche de sa maison, au travers de magnifiques rendus de paysages hivernaux. La tendresse et la bienveillance inconditionnelles du petit garçon, de la taupe, du renard et du cheval, les uns pour les autres, forment cette dynamique honnête autour de laquelle se tisse le récit. Bien que ce film soit le plus long des 5 en nomination, il est difficile de ne se contenter que de 34 minutes. La tendresse des valeurs et des émotions mises de l’avant par les personnages donne un sentiment de légèreté, de confort et il est ardu d’en redescendre.

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» My Year of Dicks

(Sara Gunnarsdóttir et Pamela Ribon)
États-Unis, 2022

Écrit par la scénariste américaine Pamela Ribon et inspiré de son propre mémoire, My Year of Dicks propose un intéressant et rafraichissant regard sur la puberté et la sexualité féminine. Sur un fond humoristique, le film est divisé en cinq chapitres, présentant chacun à leur tour des étapes importantes dans la vie sexuelle du personnage principal. Avec une maitrise très originale du rendu visuel de l’animation, la réalisatrice (Sara Gunnarsdóttir) assure un certain attrait pour ce sujet qui est malheureusement assez peu abordé, surtout de cette manière. Par son humour particulièrement attachant et familier, il s’agit d’un court-métrage qui rassemble le public dans l’intimité du personnage. 

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Bon cinéma !

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