Le Dep

Le Dep, premier long métrage dramatique de la réalisatrice Sonia Bonspille Boileau est un mélodrame simple et reflétant, d’une certaine manière, la dure réalité des indigènes dans la soi-disant belle province… C’est d’autant plus louable qu’on retrouve très peu, au cinéma québecois, de films de fiction à propos des autochtones et leur environnement défavorable. ♥♥½

Le Dep raconte l’histoire de Lydia (Ève Ringuette), une jeune femme inuit, qui travaille au dépanneur de son père dans une petite communauté autochtone du Québec. Un soir qui s’avère ordinaire, Lydia est victime d’un vol armé. Cet évènement, en soi assez troublant, l’est encore plus lorsqu’elle découvre que son agresseur est en fait son petit frère, de retour au village, après qu’il est disparu pour une période indéterminée. Ce dernier croyait que sa collègue de travail serait en poste cette nuit lors de son braquage, mais il se retrouve face à face avec sa sœur qui le reconnaît aussitôt. Conséquemment, elle se voit forcer un choix qui pourrait avoir des répercussions sur le reste de sa vie; lui donner l’argent dont il a besoin pour rembourser sa dette auprès d’un dealer ou appeler la police et ruiner la vie de son frère déjà pris avec de problèmes graves.

Un film en deux temps

Prometteur pendant les trente premières minutes, le film est bien introduit et propose des angles de vue intéressants du dépanneur en question. Les personnages sont agréablement construits et l’atmosphère est présente. « Jusqu’ici tout va bien » comme dirait Hubert dans La Haine (1995). Tout cela néanmoins est brisé lorsqu’on découvre l’identité du cambrioleur, c’est alors que la débandade peut débuter. Addict au crack et au bord du suicide, P.A.( Charles Buckell-Robertson) a la brillante idée de voler le dépanneur de son père, sous prétexte de vengeance. Un huis clos s’est alors installé dans le dep, les 45 dernières minutes (le film durant 75 min) semblent s’étirer éternellement et alourdit péniblement la dynamique du récit. Les trames musicales n’aident point la cause, car elles sont cheaps (minimalistes pardon) en plus d’être saccadées.

Le Dep

Un Jeu d’acteur remarqué

Heureusement que le jeu d’acteur est au point sinon il n’y aurait peu d’intérêt au film. Les prestations des deux interprètes principaux, Ève Ringuette et Charles Buckell-Robertson, tiennent le spectateur sur leur siège malgré des dialogues redondants et over dramatic. Le duo est admirablement appuyé par Marco Collin, Yan England et surtout Robet-Pierre Côté en tant que soulon sympathique et drôle.

Au final, le film de la cinéaste est simple et bien appuyé par ses acteurs qui semblaient avoir le projet à cœur. Par contre, l’œuvre manque d’énergie et finit par s’enfoncer dans l’ennui.

Auteur: Justin Charbonneau

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