La course des tuques : La guerre est finie?

Québec, 2018.
Note : ★★ 1/2

La saison des fêtes se veut remplie de magie, mais elle est souvent plutôt remplie d’un horaire surchargé, de cadeaux forcés et d’une bonne dose de stress. On rêve aux chocolats chauds, aux biscuits de Noël et aux chandails de laine, mais on finit par ne pas en profiter comme on l’espérait. Seuls les enfants me semblent emballés de la chance qui leur arrive : des congés et des cadeaux!

La course des tuques de Benoit Godbout nous replonge dans cette plaisante excitation du temps des fêtes, là où deux semaines de vacances semblent être une éternité qui nous attend.

Les personnages du premier film sont tous de retour pour la suite.

Situé dans un village emmitouflé de neige lourde, le film est la continuation de l’opus précédent (La guerre des tuques 3d, 2015) : mêmes lieux, mêmes personnages, même animation réussie. On souhaite visiblement rentabiliser les coûts d’animation sur plusieurs films ainsi que sur une série télévisée. Suite au succès en salle de la reprise du classique des contes pour tous, il fallait s’attendre à une suite.

En évacuant tout ce qui pourrait concerner Noël ainsi que tout ce qui appartient au monde des adultes, le film se concentre sur la neige, les vacances, les fonds de culotte mouillés et l’imagination des enfants qui n’est heureusement pas limitée par des choses aussi contraignantes que la sécurité, le réalisme et la physique. Dès le début, le film réussit bien à transmettre ce sentiment de liberté et de camaraderie de ces enfants laissés à leurs propres manigances.

Bien qu’elle ne soit pas immense, notons qu’il y a tout de même une évolution depuis le dernier film. Généralement plus nuancés et moins stéréotypés, les personnages sont plus crédibles et ainsi plus attachants. L’humour lui aussi est mieux réussi, toujours adressé aux enfants, il parvient quand même à faire rire les adultes et s’abstient de nous redonner les multiples blagues de pet présentes dans le premier film. 

La grande faiblesse du film est malheureusement un scénario convenu et prévisible qui n’est pas proche d’atteindre la profondeur de La guerre des tuques originale.

Zac «le tricheur» (Mehdi Bousaidan) (à gauche) et François «les lunettes» (Hélène Bourgeois-
Leclerc) (à droite) à la ligne de départ de la course des tuques.

On a voulu insister sur l’acceptation des autres en nuançant le personnage de Zac, qui nous apparaît initialement comme un simple tricheur, mais qui en fait cherche la victoire à tout prix pour se faire valoir face à des parents absents. L’idée est bonne, mais elle n’est finalement pas assez explorée pour soutenir le film. Le reste du scénario est on ne peut plus convenu et manque de mordant. Hormis ce message sur l’acceptation des autres et de l’importance de l’amitié, le récit est plutôt vide, quoiqu’il reste divertissant.

Pour un bon moment avec des plus jeunes et pour encourager un film québécois on y va sans hésiter, mais le film se laissera oublier rapidement.

Durée: 1h29

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