Un film brouillon et bancal sans direction narrative ou formelle…♣
Elle s’appelle Taklit. Elle a eu 18 enfants; neuf garçons et neuf filles. Elle est née en Algérie, mais vit en France depuis près de 60 ans. Son petit-fils filme son témoignage et découvre simultanément une existence où l’éducation des enfants converge avec l’action politique alors que l’Algérie tente de se soustraire au colonialisme français à la fin des années 1950. À travers son histoire personnelle et celle de ses enfants, c’est l’histoire de son pays d’origine qui défile à l’écran.
Le synopsis laisse présager une histoire atypique, pleine de promesses et une ambition peu commune pour un premier long-métrage. Malheureusement, dès que les premières minutes du film se sont écoulées, nous réalisons que celui-ci ne sera pas du tout à la hauteur. Soufiane Adel, le réalisateur franco-algérien, met à l’écran sa grand-mère, afin de présenter une allégorie entre son histoire personnelle et celle de son pays. Tout un contrat pour un film de 62 minutes, spécialement quand environ 20% de celui-ci est constitué de plan filmé aléatoirement par un drone avec un aucun dialogue et n’ayant absolument aucune intégration cohérente dans l’histoire. À croire que le réalisateur avait un nouveau joujou et qu’il souhaitait en faire la démonstration.
Lors des dialogues entre le réalisateur et sa grand-mère, rares sont les échanges de substance. On divague et on digresse, on invite des gens à discuter et on perd l’intérêt narratif beaucoup trop souvent pour offrir une quelconque cohérence aux spectateurs. Les images d’archives, si elles avaient pu être intéressantes, semblent être présentées ici uniquement, car elles ont été trouvées et ne s’imbriquent pas du tout dans l’histoire. Entre les gros plans, les trop nombreuses vues aériennes et ces images d’archives, on ne s’y retrouve plus et la superficialité des échanges n’aide en rien. Dommage.
