On ne présente plus le réalisateur français tellement son travail régulier et méticuleux ainsi que l’entrain qu’il met à réaliser ses films ont fait de lui l’une des figures marquantes des quinze dernières années dans le cinéma français.
Depuis son subversif « Sitcom » au tout récent Dans la maison, François Ozon a su prouver un éclectisme certain et un soucis du détail dans la mise à scène.
Ce mois-ci sort en France son petit dernier au Québec (présenté en octobre au FNC pour les amateurs de festival); l’occasion de revenir sur le parcours du réalisateur de 45 ans.
Très tôt dans sa vie (à 23 ans), le jeune François se passionne pour le septième art puisqu’il étudie d’abord à Paris I et obtient une maîtrise de cinéma. Il réalise alors quelques cours métrages qui lui valent de courir les festival (notamment pour « Une robe d’été » particulièrement apprécié) et se lance dans le format long dès 1998 avec « Sitcom », véritable petite bombe de subversité où un rat blanc finissait par faire basculer les destins de toute une famille de banlieue parisienne.
L’année d’après il brouille les cartes des rôles sexuels dans le tendancieux « Gouttes d’eau sur pierres brûlantes » puis connait véritablement son premier succès public en 2000 avec « Sous le sable », portrait d’une Charlotte Rampling en proie avec le deuil et le vieillissement. Le film atteint 700 000 entrées sur le seul territoire français et le jeune trentenaire commence alors le casting de l’adaptation du pièce de théâtre grâce à laquelle il connaîtra la gloire : « Huit Femmes »
Le film réunit pas moins de huit actrices (dont Deneuve, Béart, Ardant et Huppert), révèle au passage la jeune Sagnier et rapporte 3,5 millions de spectateur dans l’hexagone.
Dès lors, François Ozon paraît comme le réalisateur en vogue avec qui il faut tourner.
« Swimming Pool » reprendra deux de ses actrices avec Charlotte Rampling et Ludivine Sagnier et le superbe « 5 x 2 » (moins connu) présentera un couple en pleine tempête dont l’histoire sera relatée en cinq tableaux de manière chronologique inversée. Là encore il y a de l’idée !
Suivront alors quelques essais plus intimistes avec les non-moins réussis « le temps qui reste » et « le refuge » puis il revient à la comédie plus populaire en 2010 avec Potiche où il fait appel à Catherine Deneuve, Fabrice Luccini et Karine Viard. Le film dépasse les deux millions d’entrée et lui permet de revenir véritablement sur le devant de la scène.
L’an dernier en France, il met en scène Dans la maison, sorte d’autobiographie fantasmée, et fortement inspirée d’une pièce de théâtre espagnole : « Le garçon du dernier rang » de Juan Mayorga.
Le film sort ce vendredi au Québec alors même qu’un nouveau projet, « Jeune et jolie » devrait sortir dès le 21 août en France. Le réalisateur prolifique montrera le portrait d’une jeune fille de 17 ans en 4 saisons et 4 chansons et réunira Marine Vacth, Géraldine Pailhas & Frédéric Pierrot.
Si le réalisateur n’a pas encore raflé de récompense importante dans sa jeune carrière (13 long métrages), il est toutefois à noter qu’il a déjà concouru 4 fois à Berlin, deux fois à Venise et une fois à Cannes.